mercredi 18 juin 2025
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Test de Koira : Une ode poétique à l’amitié

Koira, premier jeu du studio belge Studio Tolima, publié par Don’t Nod, est une aventure narrative 2D sortie le 1er avril 2025. Ce titre, initialement prévu pour le 17 avril, a surpris par son lancement anticipé et sa promesse d’une expérience émotionnelle sans dialogues, centrée sur l’amitié entre une mystérieuse héroïne et un chiot. Dans une forêt hivernale dessinée à la main, Koira mêle puzzles, furtivité et interactions chaleureuses pour raconter une histoire universelle. Avec une durée de 4 à 5 heures, ce jeu contemplatif vise les amateurs de récits poétiques et de jeux indés comme Gris ou Neva. Mais tient-il ses promesses ? Voici notre verdict.

Une fable silencieuse sur le lien et le sacrifice

Dans Koira, vous incarnez une jeune créature aux grandes oreilles, un esprit de la forêt perdu loin de chez lui. L’aventure commence lorsque vous libérez un chiot pris dans un piège de chasseur. Ensemble, vous entreprenez un périple pour retrouver votre foyer, traversant une forêt enchantée menacée par des chasseurs et une présence obscure. Sans dialogues ni texte, l’histoire repose sur des animations expressives, des musicalités et des scènes visuelles pour transmettre ses thèmes : l’amitié naissante, la confiance, la colère, et le sacrifice.

Le récit, condensé en 4 heures, est une fable touchante qui évoque des classiques comme Le Renard et l’Oiseau. Les interactions avec le chiot (jouer, le nourrir) et les rencontres avec d’autres animaux (sangliers, oiseaux) tissent un lien émotionnel fort. Cependant, l’histoire, bien que poignante, reste prévisible et n’innove pas par rapport à des titres comme Neva. Certains thèmes, comme la colère, sont abordés avec maturité mais manquent de profondeur en raison de la brièveté du jeu.

Simplicité au service de l’émotion


Koira propose un gameplay minimaliste, articulé autour de trois mécaniques principales : exploration, puzzles musicaux, et furtivité. Les commandes, réduites à trois touches (déplacement, interaction, notes musicales), rendent l’expérience accessible. Vous explorez des environnements linéaires, résolvez des énigmes environnementales (activer des statues, trouver des notes musicales) et interagissez avec le chiot via des mini-jeux (jouer à cache-cache, lancer un bâton, construire un bonhomme de neige).

Les puzzles sont simples, servant de supports narratifs plutôt que de défis. Par exemple, vous collectez des notes pour “chanter” devant des sanctuaires, mais l’absence d’interaction complexe (comme un mini-jeu musical) limite l’engagement. Les séquences d’infiltration, où vous évitez des chasseurs et leurs chiens, ajoutent une tension bienvenue, mais leur exécution est parfois imprécise, avec des déplacements du héros maladroits. Les interactions avec le chiot, comme le caresser ou le nourrir, renforcent le lien émotionnel et sont intégrées de manière pédagogique pour enseigner les mécaniques.

La linéarité et la répétition de certaines actions (puzzles similaires, furtivité redondante) réduisent la rejouabilité, mais la brièveté du jeu évite l’ennui. Koira privilégie l’ambiance et l’histoire sur la densité mécanique, un choix assumé qui plaira aux fans de jeux contemplatifs.

Une estampe animée

Visuellement, Koira est une réussite. Les décors, entièrement dessinés à la main, adoptent une palette minimaliste (blanc, noir, rouge) qui évoque des estampes ou des bandes dessinées franco-belges comme Persepolis. Les environnements, des forêts enneigées aux grottes sombres, sont sublimés par des jeux d’ombres et des reflets dans la neige. Les animations, notamment celles du chiot, sont expressives, avec des mouvements naturels qui traduisent joie, peur ou malice.

Techniquement, le jeu est stable, avec quelques bugs mineurs signalés (sprites invisibles, softlocks lors de cache-cache), mais des patchs post-lancement semblent les avoir corrigés. Sur PS5, la fluidité est exemplaire, et le support de la DualSense (retours haptiques pour les pas dans la neige) ajoute une touche immersive. Cependant, certains joueurs notent des sorties de zones mal signalées, rendant la progression confuse.

Une symphonie sans paroles

L’immersion est le point fort de Koira, portée par une bande-son exceptionnelle signée Reginald Nowe. La musique, mêlant piano et violons, évolue avec l’ambiance : apaisante dans les moments calmes, inquiétante face aux chasseurs. Les interactions, comme appeler le chiot via des notes de flûte, créent une “langue” musicale unique, rappelant Fantasia ou Untitled Goose Game dans son approche. Le sound design (crissement de la neige, chants d’oiseaux) renforce l’atmosphère.

L’absence de dialogues, remplacée par des animations et des sons, rend l’histoire universelle et accessible, même sans traduction. Les options d’accessibilité (contrôles simplifiés, interface claire) sont bienvenues, mais l’immersion est parfois brisée par des mécaniques répétitives ou des bugs audio occasionnels.

Rapport qualité-prix et rejouabilité

À 17,99 €, Koira offre une expérience concise mais mémorable. Les 4 à 5 heures de jeu sont idéales pour une aventure en une ou deux sessions, sans contenu superflu. Les complétionnistes peuvent chercher des notes cachées ou des interactions optionnelles (sanctuaires, clairières), mais la linéarité limite la rejouabilité. Aucun mode supplémentaire ou fin alternative n’est proposé, ce qui peut décevoir certains joueurs.

Pour les fans de jeux narratifs ou cozy, le prix est justifié par la qualité artistique et émotionnelle. Cependant, ceux cherchant un défi ou une durée plus longue pourraient hésiter. Comparé à des titres comme Jusant (même éditeur), Koira est moins ambitieux mais plus abordable.

85%SCORE

Verdict

Koira

Koira est une aventure contemplative qui brille par sa simplicité et sa sincérité. Sa direction artistique somptueuse, sa bande-son envoûtante et son histoire sans paroles en font une expérience mémorable, parfaite pour les amateurs de jeux narratifs comme Journey ou Neva. Cependant, sa linéarité, ses mécaniques répétitives et sa courte durée limitent son attrait pour les joueurs cherchant du défi ou de la rejouabilité. À 17,99 €, c’est un voyage poétique qui vaut le détour pour ceux qui privilégient l’émotion sur l’action.

Points forts

  • Direction artistique sublime, avec des visuels dessinés à la main évoquant des estampes.
  • Bande-son exceptionnelle, mêlant musique et sound design pour une narration sans dialogues.
  • Interactions avec le chiot, charmantes et émotionnellement engageantes.
  • Immersion renforcée par la DualSense et une ambiance poétique.
  • Accessibilité et simplicité, idéales pour un public large.

points faibles

  • Gameplay répétitif, avec des puzzles et furtivité peu variés.
  • Durée courte (4-5 heures) et rejouabilité limitée.
  • Mécaniques de furtivité imprécises, parfois frustrantes.
  • Bugs mineurs (sprites, softlocks) nuisant à l’expérience.
  • Histoire prévisible, manquant d’innovation par rapport à des jeux similaires.

détails de la note …

Histoire
90%
Gameplay
77%
Immersion
90%
ShadowGunner, de son vrai nom Théo Lemoine, est un rédacteur aguerri de 30 ans qui a rejoint l’équipe de GamersLive.fr en 2024. Passionné par les jeux d’action et d’infiltration, il a forgé son pseudo en hommage à ses longues nuits passées sur Metal Gear…

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