jeudi 17 juillet 2025
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Test complet de Death Stranding 2: On the Beach – Une odyssée qui repousse les limites

Après avoir parcouru les vastes étendues d’un monde fracturé pendant plus de 80 heures sur PS5, reconnecté des territoires, livré des colis sous des tempêtes de sable et affronté des créatures surnaturelles, voici mon verdict sur Death Stranding 2: On the Beach. Hideo Kojima revient avec une suite ambitieuse de son ovni vidéoludique de 2019. Est-elle à la hauteur des attentes ? Voici mon analyse détaillée des différents aspects du jeu, sans spoilers majeurs.

Une fresque philosophique audacieuse

Death Stranding 2: On the Beach reprend l’histoire onze mois après les événements du premier opus. Sam Porter Bridges (Norman Reedus) est de retour, cette fois pour connecter l’Australie et le Mexique au réseau chiral, dans une mission visant à repousser une nouvelle menace apocalyptique. Accompagné de Fragile (Léa Seydoux), Tomorrow (Elle Fanning), et d’un casting étoilé incluant Troy Baker et George Miller, Sam explore un monde encore plus étrange et mélancolique.

La narration reste fidèle à la patte Kojima : dense, cryptique, et saturée de concepts comme le DOOMS, les rapatriés ou la Grève. Un diaporama récapitulatif et des entrées encyclopédiques aident les nouveaux joueurs, mais le jeu exige presque d’avoir joué au premier épisode pour saisir pleinement les enjeux. Les thèmes de la solitude, de la connexion humaine et du sacrifice sont au cœur du récit, avec une question plus mature : devons-nous vraiment tout connecter, au risque de perdre quelque chose d’essentiel ?

Le rythme narratif est mieux maîtrisé que dans le premier opus. Les cinématiques, bien que nombreuses, sont plus dynamiques et ponctuées d’humour, notamment grâce à un Higgs (Troy Baker) déchaîné, qui vole la vedette avec son charisme psychotique. Les performances des acteurs, portées par une capture de mouvement exceptionnelle, donnent une profondeur émotionnelle rare. Mention spéciale à Elle Fanning, qui incarne Tomorrow avec une intensité captivante. Cependant, la complexité du lore peut rebuter ceux qui cherchent une histoire plus directe, et certaines digressions philosophiques traînent en longueur.

Une évolution fluide et gratifiante

Au cœur de Death Stranding 2 se trouve la livraison, activité principale qui consiste à transporter des colis à travers des environnements hostiles. Kojima Productions a affiné la formule pour la rendre plus fluide et variée. Les mécaniques de déplacement, qui demandent de gérer l’équilibre de Sam, le poids des cargaisons et le terrain, sont plus intuitives. Les retours haptiques de la DualSense renforcent l’immersion, chaque pas ou déséquilibre se ressentant dans les gâchettes.

Le monde ouvert, qui s’étend du Mexique désertique à l’Australie luxuriante, est une prouesse visuelle et technique. Les biomes variés (déserts, forêts tropicales, marécages) et les conditions météo dynamiques (tempêtes de sable, pluies temporelles) ajoutent une couche de stratégie. Par exemple, livrer un colis sensible à la chaleur de nuit pour éviter les températures extrêmes devient un choix tactique.

La construction d’infrastructures, comme les autoroutes ou les nouveaux monorails, renforce l’aspect communautaire asynchrone. Voir un pont ou une échelle laissée par un autre joueur est toujours aussi satisfaisant, et les likes reçus pour ses contributions motivent à s’investir. Cependant, l’accès rapide aux véhicules (dès les premières heures) et la présence de voyages rapides réduisent parfois la tension et le sentiment d’isolement qui faisaient le sel du premier opus.

Les combats ont gagné en dynamisme, avec une furtivité plus marquée qui rappelle Metal Gear Solid. Les affrontements contre les Échoués sont moins fréquents mais plus menaçants, tandis que les ennemis humains offrent des rencontres variées. Les boss, véritables spectacles visuels, sont plus engageants que dans le premier épisode. Cependant, l’IA des ennemis reste un point faible : en mode normal, ils sont trop prévisibles, et même en difficile, ils manquent de réactivité.

De nouveaux outils, comme des armes personnalisables (fusils à pompe, lance-grenades) et des équipements spécialisés (ancres d’escalade, bottes renforcées), enrichissent l’expérience. La gestion climatique, qui oblige à adapter son itinéraire aux catastrophes naturelles, est une belle addition. Enfin, le lecteur MP3, qui permet de créer des playlists dans les zones sûres, apporte une touche personnelle inattendue, même si elle peut briser l’immersion pour certains.


Un bijou visuel

Visuellement, Death Stranding 2 est une claque. Le moteur Decima, optimisé pour la PS5, offre des paysages à couper le souffle, des déserts mexicains aux forêts australiennes. Les effets de particules, les transitions météo et l’éclairage cinématographique créent une immersion totale. La modélisation des personnages et les animations sont d’un réalisme saisissant, renforçant l’émotion des cinématiques.

Techniquement, le jeu est irréprochable : aucun temps de chargement, une fluidité constante et une exploitation exemplaire de la DualSense. Sur PS5 Pro, les graphismes gagnent en finesse, mais la différence reste subtile. Quelques bugs mineurs (colis coincés dans le décor) sont à noter, mais rien de rédhibitoire.


Une ambiance envoûtante

La bande-son, supervisée par Woodkid, alterne entre silences oppressants et morceaux poignants qui soulignent les moments forts. Les musiques, déclenchées lors de traversées contemplatives, amplifient l’émotion, à l’image du premier opus. Le lecteur MP3 est une nouveauté audacieuse, mais son utilisation limitée aux zones sûres préserve l’atmosphère unique du jeu. Les bruitages, comme le craquement du sol ou le souffle de Sam, renforcent l’immersion.


Durée de vie et rejouabilité

Comptez environ 30 heures pour boucler l’histoire principale en ligne droite, mais explorer les missions secondaires, connecter tous les terminaux et maximiser les étoiles des Preppers peut facilement doubler, voire tripler ce temps. Les quêtes annexes, souvent scénarisées, offrent des récompenses utiles (nouvelles armes, améliorations) et enrichissent le lore. La rejouabilité repose sur l’optimisation des livraisons pour obtenir des rangs S et sur l’aspect communautaire, qui incite à revenir pour aider d’autres joueurs.

Points forts :

  • Narration dense et casting magistral
  • Gameplay fluide et varié
  • Direction artistique et technique somptueuses
  • Aspect communautaire toujours aussi gratifiant

Points faibles :

  • IA des ennemis perfectible
  • Accessibilité accrue qui peut décevoir les puristes
  • Lore exigeant pour les nouveaux joueurs

Conclusion : 9/10 : Un chef-d’œuvre imparfait

Death Stranding 2: On the Beach est une suite qui perfectionne la formule du premier opus tout en prenant des risques. Plus accessible, plus rythmé et techniquement irréprochable, il conserve l’essence contemplative et humaniste qui a fait la singularité de la licence. Cependant, en lissant certains aspects (difficulté, IA, voyages rapides), il perd un peu de la rugosité qui rendait le premier épisode si unique. Les fans de Kojima et ceux qui ont aimé le premier opus trouveront ici une expérience mémorable, portée par un casting exceptionnel et un monde d’une beauté sidérante. Mais les joueurs réfractaires à son rythme lent ou à son lore complexe risquent de rester sur le carreau.

Actuellement en Direct sur le jeu

PixelMaster, alias Julien Moreau, est un rédacteur chevronné de 32 ans chez GamersLive.fr, où il officie depuis 2024. Tombé dans le gaming dès l’âge de 6 ans avec la Game Boy et Tetris, il a développé une passion indéfectible pour les jeux rétro et le…

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