Un concept qui dépoussière le foot virtuel
Dès les premières minutes, Rematch m’a scotché par son approche fraîche et sans concessions. Fini les simulations réalistes à la EA Sports FC ou les matchs scriptés des jeux de foot classiques. Sloclap opte pour une vibe arcade pure, rappelant le fun chaotique de Rocket League, mais avec des joueurs en chair et en os, ou plutôt en cel-shading. Chaque match, d’une durée de six minutes, est un condensé d’action frénétique sans hors-jeu, sans fautes, sans arrêts de jeu. C’est du foot sans règles, brut et jubilatoire. Contrôler un seul joueur donne une sensation d’implication totale. Un moment, je glisse pour intercepter une passe en défense, l’instant d’après, je sprinte pour tenter une volée acrobatique. Cette absence de poste fixe rend chaque partie imprévisible et force une adaptation constante. J’ai adoré ce dynamisme, même si les premières heures dérouteront les habitués des jeux de foot traditionnels. Les contrôles, un peu rigides au départ, demandent un temps d’adaptation pour maîtriser dribbles, passes en profondeur ou tacles bien placés. Une fois le coup pris, c’est un régal.

Exigeant mais gratifiant
Le gameplay de Rematch brille par sa simplicité apparente, qui cache une profondeur surprenante. Les mécaniques sont accessibles, avec quelques boutons pour sprinter, passer, tirer ou tacler. Pourtant, enchaîner les actions avec fluidité demande du skill. J’ai passé des moments euphoriques à réussir un centre millimétré rebondissant sur le mur, les arènes ayant des parois comme dans Rocket League, ou à activer le « sprint extra effort » pour griller un défenseur. Quand tout s’aligne, une passe précise, un dribble audacieux, une frappe en lucarne, on se sent comme un dieu du stade.
Les contrôles manquent parfois de précision, surtout dans les duels serrés, où un tacle mal calculé ou un dribble raté peut coûter cher. La caméra s’emmêle aussi parfois les pinceaux dans les moments intenses. Rien de rédhibitoire, mais ces accrocs frustrent occasionnellement.
Le jeu récompense le travail d’équipe, et c’est là que Rematch prend tout son sens. En solo avec des inconnus, les matchs tournent vite au chaos, tout le monde courant après le ballon comme des poussins affolés. Avec des amis en vocal, c’est une autre histoire. Coordonner une relance propre, anticiper les appels ou couvrir un coéquipier procure des moments grisants. Le jeu valorise toutes les actions, tacles, passes, arrêts, pas seulement les buts, évitant de frustrer les joueurs défensifs comme moi.

Simple mais efficace
Visuellement, Rematch reprend le style cel-shadé de Sifu. Les personnages, avec leurs designs cartoon et animations fluides, dégagent une énergie communicative. Les arènes, peu nombreuses avec cinq au lancement, sont colorées et lisibles, avec des détails sympas comme des gradins animés ou des effets de lumière dynamiques. La bande-son électro rythmée colle parfaitement à l’ambiance survoltée. Ce n’est pas le jeu le plus impressionnant graphiquement, mais l’ensemble est cohérent et agréable. La personnalisation déçoit un peu. Les options cosmétiques, maillots, chaussures, accessoires, sont correctes mais manquent d’originalité. Débloquer des items via la monnaie du jeu ou des microtransactions ne m’a pas motivé. J’espère que Sloclap enrichira cet aspect, car pour un jeu-service, fidéliser passe aussi par des récompenses attrayantes.

Du potentiel, mais des limites
Au lancement, Rematch propose un mode entraînement, des matchs rapides et un mode classé. C’est suffisant pour s’amuser, mais un peu léger pour un jeu visant la durée. Le prologue, servant de tutoriel, pose bien les bases du gameplay, mais j’aurais aimé plus de modes variés, comme des défis solo ou des tournois spéciaux. Le mode classé, avec son système de rangs, est addictif, mais souffre de problèmes de serveurs, déconnexions, lag, et de l’absence de crossplay, limitant le matchmaking. Sloclap a promis des mises à jour rapides, et j’espère qu’ils tiendront parole, car le potentiel est énorme. La progression repose sur un Battle Pass et des récompenses cosmétiques. C’est classique mais fonctionnel. Monter les niveaux en enchaînant les matchs donne une carotte pour revenir, même si les items à débloquer ne m’ont pas fait rêver. Le succès de Rematch dépendra de la capacité de Sloclap à proposer du contenu frais, nouvelles arènes, modes, événements saisonniers, pour éviter la lassitude.

Un coup de cœur malgré les imperfections
Rematch m’a surpris par son fun immédiat et son approche originale du foot virtuel. Sloclap capture l’essence du football, adrénaline, tension, joie collective, tout en y injectant une dose d’arcade décomplexée. Les matchs sont intenses, les mécaniques gratifiantes, et jouer avec des amis est un pur bonheur. Le jeu n’échappe pas à des défauts de jeunesse, contrôles parfois imprécis, contenu maigre, problèmes techniques. Rien d’insurmontable, mais ces points freinent son ascension vers les sommets. En tant que testeur, je vois le potentiel brut de Rematch. Avec des mises à jour bien senties, crossplay, serveurs stabilisés, contenu additionnel, il pourrait devenir un sérieux concurrent à Rocket League dans les jeux arcade multijoueurs. Pour l’instant, je le recommande chaudement aux amateurs de foot décomplexé et de chaos organisé, avec une réserve : soyez patients, le jeu a besoin d’un peu de polish pour briller pleinement.
Les plus
- Gameplay arcade fun et addictif
- Travail d’équipe gratifiant
- Direction artistique colorée et fluide
- Potentiel énorme pour les mises à jour futures
Les moins
- Contrôles parfois imprécis
- Contenu un peu léger au lancement
- Problèmes de serveurs et absence de crossplay
- Personnalisation cosmétique peu inspirée
Verdict final : 8/10
Rematch est une bouffée d’air frais dans les jeux de foot, un titre qui ose sortir des sentiers battus pour proposer une expérience fun et nerveuse. Si Sloclap peaufine son bébé, on tient peut-être le prochain hit des soirées entre potes. En attendant, je retourne sur le terrain pour tenter une nouvelle lucarne. À vos crampons !