dimanche 22 juin 2025
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Test de Company of Heroes 2

Célèbre et pas sans raison, la licence Company of Heroes du développeur canadien Relic Entertainment revient cette année sur le devant de la scène des RTS après une longue période de vide. Ce second volet nous plonge, comme son prédécesseur, au coeur de la Seconde Guerre Mondiale, mais pas exactement au même endroit : on délaisse le nord de la France pour rejoindre la Russie. Autre décors, autre armée, autre stratégie. Test d’un bon jeu de stratégie qui n’a pas oublié d’enfiler sa parka.

Le créateur de Dawn of War, Relic Entertainment, a bouleversé le petit monde des RTS en 2006 en sortant le premier Company of Heroes. Beau, complet et surtout bien pensé, le titre s’est très rapidement placé en référence du genre. En 2007, le développeur prolonge le titre en sortant un stand-alone nommé Opposing Front qui améliore grandement son petit frère. Une fois de plus, la presse et les joueurs parlent d’une voix : c’est une réussite. La fête s’achève en 2009 avec une extension profondément décevante (Tales of Valor). Depuis cette date, la licence n’a rien proposé de concret si ce n’est un épisode online qui fut d’ailleurs annulé en 2011. Company of Heroes 2 est donc le volet qui marque le grand retour de cette licence qui a su repousser les limites. Voyons ensemble ce qu’à dans le ventre ce nouvel épisode.

Opération Barbarossa.

Ce Company of Heroes quitte la Normandie pour s’attaquer à un autre front, tout aussi marquant : celui de l’est. Le titre retrace au travers d’une campagne scénarisée l’invasion par l’Allemagne de la Russie et le lent et meurtrier déclin qui abouti finalement à la capitulation du Troisième Reich. C’est un certain Isakovich, un ancien officier de l’Armée rouge emprisonné, qui nous fait vivre les plus grandes batailles du front de l’est au travers de ses souvenirs. De l’opération Barbarossa jusqu’à la fin de la guerre, on repousse l’ennemi de Stalingrad à Berlin. Intéressante et plutôt soutenue, la campagne progresse via de courtes cinématiques qui dépeigne aussi bien l’état psychologique du héros que l’intensité et l’ambiance des combats. Si la recette prend, on regrette malgré tout le choix de retracer l’histoire au travers de flash-back. Le coup du type incarcéré qui parle, on commence un peu à le connaître sur le bout des doigts… Dommage, mais pas pénalisant pour autant.

Le froid, une arme dévastatrice.

Company of Heroes 2 ne bouleverse pas la recette de la série : les aficionados devraient donc rapidement retrouver leur marque. Il est toujours question de réaliser des objectifs en faisant progresser nos troupes sur le terrain. Comme dans les précédents volets, l’aspect création est légèrement mis de côté au profit de la gestion des troupes. Bien sûr, il est tout de même important de construire des bâtiments pour agrandir nos rangs et faire évoluer nos soldats. On peut de cette manière acquérir des unités particulières, soit plus puissantes, soit très utiles dans certains contextes. Poser des mines, bâtir des bunkers, détruire un élément gênant pour avancer, tout cela est possible par exemple avec un ingénieur. Construire n’est cependant pas gratuit, cela nécessite des ressources que l’on retrouve sur le terrain. Au niveau des objectifs présents dans le titre, ceux-ci sont relativement variés : on doit capturer des points, saboter une installation ennemie, tenir une position ou encore survivre au froid. Parlons d’ailleurs de cet élément qui occupe une place très importante au sein de ce second Company of Heroes.

La Russie possède une arme à double tranchant : son climat. L’hiver est rude et le blizzard extrêmement hostile. Le titre, à l’image de son modèle, incorpore cette idée et en fait un élément à part entière du jeu. Nos troupes sont sujet au froid et ne peuvent rester indéfiniment dehors, ils doivent donc se réchauffer de temps en temps en se restant près d’un feu ou en se réfugiant dans un abris. Cela apporte une véritable difficulté au titre, surtout lorsque nos effectifs sont limités : oublier cette composante peut nous amener à perdre une grande partie de nos troupes très rapidement, il est donc important d’être attentif. Pour ne rien arranger, le sol peut également nous mener la vie dure. En effet, lorsque nos unités passent sur un lac gelé par exemple il faut faire attention à l’état de la glace, si celle-ci est en mauvaise état, elle peut se rompre et emporter nos chars et soldats dans sa chute. Bien évidemment, la glace est solide de base, elle se fatigue seulement lorsque nos unités passent dessus… on peut aussi la briser en la faisant exploser ou brûler, tout dépend des circonstances ! La neige peut également nous ralentir. Une bonne nouveauté pas forcément extrêmement exploité dans le jeu, mais réellement appréciable.

Une ligne de vue… revue.

Fourbe, cet épisode fait de son mieux pour surprendre le joueur. La preuve avec le nouveau système de visée nommé Truesight. Grâce à lui, les combats prennent une nouvelle ampleur : les soldats ne voient plus tout ce qui se trame dans le périmètre, leur vision se limite à ce qu’ils peuvent voir eux-même. Cela facilite et favorise grandement les embuscades. On peut bloquer la vue d’un sniper en se cachant derrière un batiment et ainsi surprendre une unité qui passerait à côté de celui-ci. Ce système peut également se retourner contre le joueur lorsque l’ennemi sort du brouillard… Comme la neige, cela peut aussi bien nous servir que nous desservir au final.

Côté contenu, le titre se montre plus généreux sur sa partie solo que multijoueur. On met en moyenne une quinzaine d’heures à conclure la campagne du jeu et les missions annexes, ce qui est tout à fait passable. Ces fameuses missions sont présentes dans un mode nommé Théâtre de guerre, elles n’offrent rien de véritable transcendant, mais s’avèrent sympathiques malgré tout à faire. Plus décevant par contre, le multi de Company of Heroes 2 souffre de bien des tares. Déjà, il y a un très gros problème d’équilibrage entre les deux équipes et il suffit de regarder le système de recherche de parties pour s’en rendre compte : les Allemands sont dix fois plus nombreux que les Soviètiques. Derrière ce déséquilibre, on retrouve une armée plus lente à partir, mais difficile à vaincre à son apogée. Cela ronge véritablement le jeu et sa communauté. Le système de recherche n’est d’ailleurs pas particulièrement réussi. Tout n’est pas raté cependant dans ce multi, l’ensemble manque juste de contenu et de peaufinage. On fait rapidement le tour des quelques maps du jeu jouables au travers des deux modes présents : match à mort et Domination. Dans le premier il s’agit d’exterminer l’ennemi tandis que dans le second il faut conquérir des point sur la carte. Pas particulièrement innovant.

Lego UC

Techniquement parlant, Company of Heroes 2 fait mieux que son prédécesseur, qui était déjà très réussi en son temps. Le tout se montre réaliste et détaillé. De l’excellent travail de la part de Relic, il est juste dommage que le studio n’ai pas pris le temps de mieux optimiser son jeu. Celui-ci se montre assez gourmand. Musicalement, c’est du tout bon par contre : les bruitages sont d’excellentes factures, les musiques soutiennent bien l’aventure et le doublage, bien que par toujours adapté, contribue à l’immersion.

Conclusion : 8/10

Company of Heroes 2 est un bon RTS dans l’ensemble. Il possède une campagne réussie, un gameplay doté d’idées plutôt originales et une réalisation plus que correcte. Si l’ensemble est satisfaisant, on reste quand même relativement déçu du résultat : après près de sept ans de vide, on attendait un peu plus du studio canadien. Pas exempt de défauts, le titre souffre notamment d’un multi mal fichu et d’une optimisation pas spécialement réussie. Relic continue de suivre son jeu, on espère donc qu’il corrigera le tir. Moins marquant que son prédécesseur, COH 2 reste malgré tout un RTS de qualité qu’il serait fâcheux de bouder. A conseiller aussi bien aux fans du genre qu’aux petits nouveaux.

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