Press Play, le studio à l’origine de Max, se trouve à Copenhagen au Danemark. On doit à ce développeur crée en 2006 le plutôt moyen Max & the Magic Marker et le assez peu connu mais néanmoins maintes fois nominés Tentacles : Enter the Dolphin sorti sur iOS et Windows Phone. Fin décembre, le studio nous proposait sa dernière création : The Curse of Brotherhood, la renaissance d’une licence oubliée de tous. Voyons ensemble ce qu’il vaut.
Frère un jour, frère toujours
Un jour, en rentrant de l’école, Max découvre son frère en train de jouer dans sa chambre. Pas spécialement content de le retrouver là, le jeune Max attrape son ordinateur portable et cherche sur Giggle (le cousin éloigné du célèbre moteur de recherche) comment faire disparaître son frère. Il tombe alors sur une formule magique qu’il se dépéche de lire. Quelques secondes après ça, un portail s’ouvre et arrache le petit du monde réel. Ni une ni deux, Max saute et s’engouffre à son tour dans le portail. C’est ainsi que débute son aventure.
Inutile de chercher autre chose qu’un prétexte à l’exploration dans le scénario de The Curse of Brotherhood tant celui-ci se montre peu enclin à faire avancer le Schmilblick. Fort heureusement, Max : The Curse of Brotherhood trouve ses qualités ailleurs. Comme Andy à la recherche de son chien dans Heart of Darkness, Max nous propose de vivre avec lui une belle aventure à la recherche de son petit frère Félix.

Une histoire de crayon
Max : The Curse of Brotherhood est un jeu facile à prendre en main. Comme dans n’importe quel jeu de plate-forme en 2.5D, notre héros du jour peut aller à gauche, à droite et sauter. Dis comme ça, on pourrait se demander où le titre tire son épingle du jeu : la réponse est simple, Max possède un crayon magique qui lui permet de créer des choses. Ce fameux crayon ne peut cependant être utilisé partout : lorsque le joueur est invité à dessiner, un cercle lui indique l’endroit exact où il peut le faire. Ces cercles sont de différentes couleurs, chaque couleur fait apparaître un type précis d’élément. Par exemple, le vert permet de dessiner des branches. On peut d’ailleurs découper ces branches pour accéder à des endroits difficiles d’accès. Un cercle a toujours une raison d’être, il faut donc très souvent se creuser les méninges pour comprendre ce que le jeu attend de nous. Les énigmes, dans l’ensemble, sont loin d’être insurmontables.
La véritable difficulté du jeu, c’est son exigence de perfection. Max n’a que rarement deux chances face à une situation. En ce sens, ce titre a un petit goût de « die and retry ». Très souvent, on meurt par faute de connaissance du niveau : on avance, un rocher tombe et nous écrase. A moins de réagir comme Indiana Jones et de faire demi-tour dans la seconde, le joueur a peu de chance de survivre à cette situation la première fois. Le développeur, conscient aussi bien du caractère intergénérationnel de son titre que de sa difficulté, a cependant bien pensé son système : si on meurt facilement, on ne meurt jamais très loin du respawn. Les checkpoints sont toujours proches des lieux difficiles. Souvent pervers avec les joueurs, The Curse of Brotherhood demande en plus d’être réactif, d’être extrêmement minutieux (alors que le titre s’avère parfois imprécis). Max a beau être facile à contrôler, le gameplay ne laisse pas l’once d’une chance à celui qui saute trop tôt pour attraper une liane, ni à celui qui pense pouvoir échapper aux petits monstres qui commencent à bouillir avant d’exploser : le petit Max ne saute pas haut, ni loin et peine à courir vite. Encore une fois, rien d’insurmontable, il suffit d’être précis pour progresser, mais cela peut être suffisant pour pénaliser durablement les plus jeunes.

Un bien joli dessin !
Visuellement, Max : The Curse of Brotherhood est un très beau titre. Là où le précédent épisode se montrait fade et facile, ce Max 2.0 change totalement la donne en proposant des graphismes réellement léchées. On a, dès le lancement du jeu, l’impression de se retrouver devant une oeuvre made in Pixar. Si techniquement ce n’est pas encore tout à fait ça, le style y est et on s’approche vraiment du modèle. Les décors sont variés, on traverse un désert, une jingle, une montagne. Le tout dégage un certain charme qui fait que l’on veut toujours progresser et résoudre les tableaux suivant. Musicalement, les thèmes contribuent à nous plonger dans l’univers du jeu. Du très bon boulot donc.
Le verdict de Pierre : 80%
Max : The Curse of Brotherhood est une excellente surprise. Techniquement réussi et relativement long pour une production Xbox Live Arcade (7h en moyenne), le titre de Press Play possède un gameplay qui allie simplicité d’accès et réfléxion. Souvent exigent, le jeu ressemble à une sorte de Limbo mélangé à un Heart of Darkness cuisiné façon Pixar. Un menu pas très innovant, mais de qualité pour un petit jeu de plate-forme qui saura très certainement trouver son public du côté des fans de jeu de plate-forme.