vendredi 13 juin 2025
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Test de Remember Me

Il aura fallu attendre quatre ans avant de voir arriver ce fameux Remember Me, premier jeu du studio parisien Dontnod Entertainment qui comporte dans son équipe de prestigieux noms tels que Aleksi Briclot, Alain Damasio et Jean-Maxime Moris, des personnes aux CV bien remplient qui offre un soft très ambitieux qui souhaite se faire une petite place dans la cour des grands ! Rien que ça !

Adrift de son premier nom plonge le joueur dans un jeu d’action-aventure se déroulant dans un néo Paris en 2084 et glisse par la même occasion le joueur dans la peau de Nilin, une jeune érroriste qui lutte contre la dystopie que propose la société Memorize qui contrôle le commerce de souvenirs numérisés. Fort d’une identité artistique propre grâce au savoir faire de Jean-Maxime Moris (directeur créatif) et Aleksi Bricolt (directeur artistique) ce soft propose de visiter un Paris futuriste qui ne laissera pas indifférant si l’on prend le temps d’y laisser un regard attentif aux soins apportés à cet univers, mais pas que. En effet la partie narrative n’a pas été mise de côté, écrit dans un premier temps par l’écrivain Alain Damasio avant de laisser sa place à Stéphane Beauverger pour qu’il puisse se concentrer sur son ouvrage personnel (Les Furtifs). Offrant un scénario qui laisse la par-belle à l’imagination et à l’interprétation personnelle, certains n’y verront qu’une histoire originale dans un univers futuriste alors que d’autres se trouveront face à une interprétation d’une société totalitaire et rétrograde, vue d’une personne qui flâne entre le terrorisme et sa recherche d’identité propre. Donc autant dire que ce produit bien français sent le terroir des familles dès le début à mi-chemin entre les blockbusters Américains et nos productions locale.

Nilin, la chevalière de l’ombre

Remember Me est un mystérieux mélanges, sympathique aux premiers abords mais très rapidement frustrant après quelques heures de jeu. En effet Nilin se partage en plusieurs phases, une pour les combats et la deuxième pour l’infiltration et l’exploration, il aurait été très facile de comparer ces phases à Batman (pour les combats) et Altaïr (Assassin’s Creed) mais quenini ici. Nilin est un personnage à par entière qui ne fait que reprendre une grande ligne de ces deux personnages pour le faire à sa sauce. Nilin sera un personnage très agréable à contrôler, sauté ou grimper Nilin répondra parfaitement aux attentes d’un joueur c’est-à-dire qu’elle ira ou vous souhaitez aller pendant les phases d’explorations. Le système de combat quant à lui s’apparente grandement à première vue à celui de Batman, en effet Nilin distribue de grandes torgnoles à ceux qui se dressent sur son chemin avec un système de combot et d’esquive à l’aide de plusieurs touches, on se bat un petit logo s’affiche au-dessus de la tête d’un ennemi prêt à nous toucher et il nous suffit d’appuyer sur une touche pour esquiver et reprendre son combot dit comme ça ce système à l’air de sentir la reprise à plein nez mais non. En effet vous avez la possibilité de préparer vous-mêmes vos propres combots et cela n’a pas qu’un effet de « style », pour pouvoir se battre au maximum de ses capacités Nilin a besoin de plusieurs petits boost. Celas se traduisent en trois catégories, les Sensen’s qui redonnent de la vie, ceux spécialisés dans le cooldown des pouvoirs de l’héroïne et pour finir les sensen’s de DPS. Même si les combots sont déjà prévus de base, Remember Me laisse le choix au joueur d’attribuer lui-même les touches aux sensen’s qu’il juge plus utile que d’autres, il est donc possible de faire un combot qui se spécialise dans la réduction de délai de rechargement, de régénération de vie ou bien de dégât pur, ou bien de mélanger le tout pour donner un combot hybride qui combinera toutes les possibilités. Mais là où frappe fort Remember Me c’est qu’il est possible à différent moment du jeu de pouvoir remixer la mémoire des gens. Très simple d’utilisation et sympathique à explorer il se montrera très vite limité, il vous suffira juste de rembobiner et d’utiliser au bon moment donné les diverses possibilités qu’offre le remixage en cours. Trop rare, et trop dirigiste après le premier remixage un certain goût de réchaud s’installe, ne laissant plus qu’à ces sympathiques moments une trame scénaristique qui évite au joueur une simple cinématique.

Un monde trop riche pour un univers fermé

S’il y a bien un mot qui peut résumer ce que l’univers offre au joueur cela serait bien « Frustration », en effet le jeu étant très dirigiste il est impossible de pouvoir profiter au maximum des possibilités qu’offre le monde créé par l’équipe de Dontnod. Très beau visuellement et parfaitement construit le soft ne souffre d’aucune imperfection esthétique, ici tout est réfléchie penser et travailler pour projeter le joueur dans un Paris futuriste qui ne serait pas impossible de voir d’ici quelques années, un gros travail en amont a été fait sur l’étude de l’architecture futur et actuel de Paris et c’est sans problème que l’on reconnaît l’architecture d’haussmannienne de nos beaux immeubles parisiens ou les petits cafés, boulangeries et autres boutiques toujours avec une touche de fiction fantastique de toute beauté ! Un autre point ou ce démarque ce soft c’est sur sa bande son, très délicate et discrète elle accompagnera le joueur tout le long de son périple et rendra les phases d’infiltrations et d’explorations très immersives et agréables. Par-contre à l’inverse pendant les phases de combat elle se montrera plus forte et galvanisante pendant les combats, il est à noter un certain décalage entre les sous-textes et les paroles du jeu. Malheureusement malgré la richesse et la beauté (aussi bien visuel qu’à l’oreille) de ce Paris il est impossible de fouiner comme on le veut, il n’y a qu’un chemin possible pour aller du point A au point B et les rares chemins qui différent de celui de base ne mènent qu’à des bonus pour votre sensen et autres petits mémos/infos sur les divers montres/PNJ ou lieux que le joueur croisera.

Il y a du rab’ ?

Un peu trop court, il faudra compter une petite dizaine d’heure pour venir au bout du soft. Compter entre deux ou trois de plus si vous voulez chercher tous les secrets que renferme Remember Me. Aucun mode multijoueur est présent et donc raccourcis considérablement la durée du soft, mais il est indispensable de recommencer une deuxième fois le jeu pour comprendre toutes les subtilités du scénario et il est impossible de dire non à une deuxième excursions dans les rues de ce néo-Paris.

Conclusion : 6/10

Dontnod prouve que les studios français en ont sous la pédale ! Beau, riche et agréable à découvrir Remember Me réussit le pari de reprendre les grandes lignes des jeux d’actions-aventures et d’y ajouter de nombreuses subtilités. Malheureusement trop dirigiste pour un univers aussi travaillé peut laisser le joueur sur sa fin. À savoir que Remember Me est prévu comme une série, espérons juste que le prochain épisode raflera le triple A visé pour celui-ci qui sans tarir trop d’éloge est manqué de peu !

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