Une intrigue sombre dans l’OmniTower
Unfinished Business se déroule peu après les événements du premier opus, entre RoboCop 2 et RoboCop 3. L’histoire s’ouvre sur une note dramatique : le commissariat de Metro West est attaqué par des mercenaires, qui volent la technologie d’OCP et se retranchent dans l’OmniTower, un gratte-ciel censé incarner l’avenir de Detroit mais devenu une forteresse hostile. RoboCop, toujours doublé par l’inimitable Peter Weller, est chargé de reprendre le contrôle, étage par étage, dans une mission qui sent bon le fan-service.
Le scénario, bien qu’un peu minimaliste au départ, gagne en profondeur avec des révélations sur le grand méchant et des flashbacks explorant les origines d’Alex Murphy. Ces moments, où l’on incarne Murphy avant sa transformation ou même l’imposant ED-209, apportent une variété bienvenue. Cependant, l’écriture reste en deçà du premier opus. Là où Rogue City brillait par son humour sarcastique et ses dialogues percutants, Unfinished Business peine à retrouver cet équilibre, avec des personnages secondaires comme l’agent Lewis ou le sergent Reed relégués au second plan. Les choix de dialogues, bien présents, manquent d’impact sur le dénouement, servant surtout à étoffer le lore.

Un gameplay bourrin et jouissif, mais répétitif
Côté gameplay, Unfinished Business reste fidèle à l’ADN de son prédécesseur : un FPS old-school où l’on incarne un tank ambulant. Les mouvements lents et pesants de RoboCop, combinés à sa puissance de feu, donnent une sensation unique de domination. L’Auto-9, avec ses munitions infinies, reste l’arme phare, mais les nouveautés comme le Cryo Cannon (qui gèle les ennemis avant de les pulvériser) ou le minigun ajoutent du piquant. Les finishers contextuels, comme écraser un ennemi contre un mur ou le jeter dans un vide-ordures, sont un régal pour les amateurs d’action brutale.
Cependant, la structure du jeu, centrée sur l’OmniTower, rend l’expérience plus linéaire que Rogue City. Exit les zones ouvertes de Detroit ; ici, on enchaîne couloirs et arènes dans un level design parfois trop générique. Si le rythme est plus soutenu, avec moins de temps morts, la répétitivité guette : chaque étage suit un cycle similaire (combats, énigmes, dialogues). Les séquences où l’on incarne Alex Murphy humain ou l’ED-209 cassent cette monotonie, mais elles sont trop rares pour renouveler pleinement l’expérience. L’IA ennemie, souvent statique et prévisible, n’aide pas à relever le défi, même si de nouveaux ennemis (drones, mercenaires avec jetpacks) diversifient les affrontements.

Une technique en demi-teinte
Propulsé par l’Unreal Engine 5, Unfinished Business offre des environnements soignés, des laboratoires futuristes aux ghettos de tôle illuminés de néons. Les effets visuels, notamment avec le Cryo Cannon, sont spectaculaires. Cependant, la technique reste inégale. Sur PC, le jeu est plus stable que le premier opus, mais des bugs persistent, comme des problèmes de changement d’arme ou des textures capricieuses. Sur consoles, les modes Qualité et Performance souffrent de chutes de framerate, surtout en présence de nombreux ennemis.
La bande-son, en revanche, est un point fort. Les bruitages d’armes, les thèmes inspirés des films et la voix de Peter Weller renforcent l’immersion. Dommage que les musiques soient parfois trop discrètes et qu’aucun doublage français ne soit proposé, malgré des sous-titres corrects.

Une durée de vie honnête pour le prix
Avec 8 à 10 heures de jeu, Unfinished Business offre une durée de vie respectable pour un standalone à 30 €. Les quêtes secondaires, bien que moins nombreuses que dans Rogue City, ajoutent un peu de replay value pour les complétistes. Toutefois, le sentiment de jouer à un gros DLC plutôt qu’à une vraie suite est difficile à dissiper, surtout pour ceux qui attendaient plus d’innovation.
Points forts :
- Action intense et fidèle à l’esprit RoboCop
- Nouvelles armes (Cryo Cannon, minigun) et finishers jouissifs
- Ambiance visuelle et sonore soignée
- Prix abordable pour 8-10 heures de jeu
Points faibles :
- Level design linéaire et répétitif
- Écriture moins percutante que le premier opus
- Problèmes techniques (bugs, framerate)
- IA ennemie perfectible
Verdict : 7/10
RoboCop: Rogue City – Unfinished Business est un standalone qui ravira les fans du premier opus et de la franchise. Son action brute, ses clins d’œil aux films et ses nouveautés comme le Cryo Cannon ou les séquences ED-209 en font un plaisir coupable. Cependant, il souffre d’un level design répétitif, d’une écriture moins inspirée et de problèmes techniques qui ternissent l’expérience. Si vous avez aimé patrouiller Detroit en 2023, vous retrouverez ici ce qui a fait le charme de Rogue City, mais avec moins de panache. Pour les nouveaux venus, le standalone est accessible sans avoir joué au premier, mais je recommande de commencer par l’original pour saisir toute la saveur de cet univers.













