lundi 23 juin 2025
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Test de The Elder Scrolls Online : Tamriel Unlimited

Si initialement le dernier né de la série des Elder Scrolls devait voir le jour sur consoles au printemps dernier, l’idée a finalement été écartée. Près d’un an après la sortie du titre sur PC, de l’eau a coulé sous les ponts : alors que les joueurs devaient à l’origine s’acquitter d’un abonnement mensuel pour accéder au mega-serveur, aujourd’hui ce n’est plus le cas. A l’instar de The Secret World, The Elder Scrolls Online est désormais un buy-to-play. Outre le volet économique, le jeu de ZeniMax a également évolué au travers de nombreuses mises à jours. Naturellement, la question qui se pose est toujours la même lorsqu’il s’agit de l’arrivée d’un MMORPG sur consoles : comment s’est passée la transition entre le duo clavier/souris et la manette ? La réponse à cette question et à bien d’autres dans ce test.

Annoncé en 2012, The Elder Scrolls Online a vu le jour deux ans plus tard, en avril 2014, sur PC. L’adaptation consoles a dû attendre un peu plus d’un an avant de voir le jour. Un délai qui, finalement, a été plutôt bénéfique au jeu : en effet, ce dernier a pu évoluer au gré des retours des joueurs. Parmi les modifications importantes opérées, le changement de modèle économique, la refonte du système de combat (et de la cuisine) ou encore quelques améliorations visuelles. L’objectif est clair : rendre le jeu plus immersif, plus dynamique et surtout, plus complet. Les six grosses mises à jour du jeu ont notamment apportées une nouvelle zone aventure (Raidelorn), plusieurs raids et des donjons vétérans. A signaler également, la présence depuis cette année d’un système judiciaire : un élément clé de la série qui devrait, assez prochainement, être encore amélioré avec l’apparition d’un PVP judiciaire. Avec Tamriel Unlimited, le nom post-B2P du titre, The Elder Scrolls Online fait ses premiers pas sur consoles : voyons ensemble ce que vaut le jeu, manette en main.

Du clavier à la manette

Là où, par exemple, Final Fantasy XIV a dû user d’imagination pour porter son gameplay sur les consoles de Sony (pour un résultat très enviable d’ailleurs), à côté The Elder Scrolls Online n’a pas énormément de mérite. Le titre a toujours eu un arrière goût de console : de l’interface peu adapté au support originel au système de combat limité en terme de compétences utilisables, l’ensemble a clairement été pensé pour les consoles. Et sans réel surprise, ça fonctionne. Le mot d’ordre est épuré : tout est fait pour que l’on soit immergé le plus rapidement possible dans l’univers du jeu. Un parti pris minimaliste qui a cependant un coût : bien qu’il s’agisse d’un MMORPG, dans TESO il est impossible d’afficher les valeurs de nos attaques, nos soins, nos sorts actifs, etc. Un manque compensé, sur PC, par l’ajout de différents add-on. Malheureusement, il faudra se contenter de l’interface de base du titre sur consoles. Les fans du précédent volet de la série devrait rapidement s’y retrouver, le menu sous forme de listes étant toujours de la partie. Perfectible, mais efficace.

Concernant la maniabilité, le titre s’est sort extrêmement bien : les compétences sont bien réparties et les actions simples d’accès. En soi, si on apprécie réellement le résultat, on reste malgré tout assez peu surpris : c’était joué d’avance au vu de l’édition PC, déjà très « consolisé ». Si vous vous demandez si la communication n’est pas rendue trop délicate (ou trop lente tout du moins) par la faute de l’utilisation de la manette comme clavier, sachez que la réponse est non. Deux raisons à cela : tout d’abord, pour simplifier les contacts rapides, le développeur a eu la bonne idée d’inclure des émotes utilisables au travers d’un menu radial, de l’autre il a tout simplement supprimé les canaux écrits… Un choix discutable, qui ne fera probablement pas l’unanimité, mais qui en pratique est assez bien contrebalancé par le canaux vocal mis en place pour compenser la disparition de son pendant textuel. Ce dernier permet de communiquer directement avec les joueurs se trouvant dans la même zone que vous, plus vous êtes proche de la personne, mieux vous l’entendez : le principe est simple et dans la pratique, le système fonctionne plutôt bien. Pour sûr, on aurait préféré avoir le choix, les deux systèmes pouvant certainement cohabité. Un point véritablement regrettable : comme avec les canaux textuels, il existe des dérives. Ainsi, il n’est pas rare d’entendre des personnes manger, chanter, crier, etc. Si on ne peut nier le fait que cela rende plus vivant encore l’univers sonore du jeu, dans l’ensemble ça reste plus ennuyeux qu’autre chose. Si vous n’avez pas de micro ou que vous ne souhaitez pas l’utiliser, il est toujours possible de communiquer à l’écrit en envoyant un message directement à la personne via son profil Xbox. L’accès est d’ailleurs facilité puisqu’un autre menu radial permet d’intéragir directement avec les joueurs : on peut proposer un échange par exemple grâce à ce dernier.

Des méga-serveurs pour les contrôler tous

Contrairement au MMO de Square Enix, The Elder Scrolls Online fractionne sa communauté. La Xbox One possède son propre méga-serveur. Il n’y a pas de serveurs français à proprement dit, uniquement un regroupement de joueurs par continent. Le titre ne favorise qu’assez peu les rencontres au hasard de la carte : il est clair que l’on est plus face à un RPG solo agrémenté d’une fonction coop que devant un véritable MMORPG. Pour preuve, le système de phasing : ce dernier permet à l’univers du jeu d’évoluer au gré de votre aventure, cependant bien qu’il améliore grandement l’immersion (encore et toujours), ce système peut également se montrer gênant. En effet, il élimine de manière systématique les joueurs n’ayant pas atteint votre stade. Là où World of Warcraft fait, la plupart du temps tout du moins, co-habiter les différentres strates , ici ce n’est absolument pas le cas. Si il est loin d’être impossible de rencontrer d’autres joueurs, la non-présence d’un tchat textuel, le système de phasing et la cacophonie ambiante (rassurez-vous, ce n’est pas toujours le cas) fait que la démarche n’est pas forcément très évidente. C’est pour cette raison que le fait de rejoindre une guilde est la solution à favoriser pour profiter pleinement du jeu.

Techniquement, The Elder Scrolls Online souffle le chaud et le froid. Loin de totalement exploiter les capacités des consoles actuelles, le titre affiche des textures plutôt génériques, de beaux effets de lumières et des animations assez basiques. En soi, l’adaptation consoles correspond plus ou moins au réglage « middle » de la version PC du jeu. Cohérente et parfois surprenante, la direction artistique peine à totalement convaincre, la faute à un univers terne plus que de raison (malgré une justification historique). Bien sûr, pour un MMO, l’ensemble reste tout à fait acceptable, mais on aurait juste aimé une technique un peu moins timide et perfectible. Enfin, musicalement, malgré un univers sonore un poil trop discret, les compositions (le thème principal de Jeremy Soule, épique !) s’en sortent relativement bien et contribuent à rendre l’expérience plus immersive. Côté doublage, on retrouve un casting de choix et un travail assurément de qualité (aussi bien pour la version française qu’anglaise).

Le verdict de Pierre : 68%

Un an après sa sortie, The Elder Scrolls Online débarque sur consoles avec un portage plus ou moins réussi. Si côté gameplay il est difficile de prendre à défaut le titre tant ce dernier est bien adapté au support, la partie technique est en revanche beaucoup plus nuancée. Visuellement mitigé, le titre souffre de quelques lacunes plus ou moins gênantes : on regrette notamment une distance d’affichage limitée et un délai d’apparition des textures parfois un peu longuet. Clairement plus RPG que MMO, TESO propose une expérience de jeu immersive dans un univers complet varié où l’aspect multijoueurs n’est finalement là qu’en complément, indispensable qu’en de rares occasions lors de l’aventure . Désormais accessible sans abonnement (si ce n’est celui obligatoire pour jouer en ligne sur la Xbox One ou la Playstation 4), The Elder Scrolls Online : Tamriel Unlimited s’adresse avant tout aux joueurs n’ayant pas le titre sur PC, les éditions consoles faisant des compromis relativement importants (suppression du t’chat textuel, aspect technique en retrait, pas d’add-on).

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