C’est un fait, quand on a tendance à me vendre quelque chose à outrance, je finis déçu une fois le produit en main, et c’est un peu cet apriori que j’avais avant de poser mes paluches sur The Last Of Us, il faut dire qu’en plus de ça, le 3ème opus d’Uncharted, bien qu’agréable à parcourir m’avait d’avantage laissé sur ma fin que le second épisode à mon sens bien plus maîtrisé en terme de rythme. Mais je vous vois vous impatienter pour connaître mon verdict sur un jeu qui de toute façon n’a de lien avec Uncharted que son équipe de développement. Voyons voir si cette nouvelle licence tient toutes ses promesses.
Joël !
Pour ce qui est du scénario je ne préfère pas vraiment m’étendre sur le sujet car il y a matière à spoiler dès le prologue… Ce point étant certainement l’aspect le plus maîtrisé du titre il serait dommage de vous amputer du plaisir de la découverte. Sachez que dans les grandes lignes le postulat de départ se base sur le développement d’une infection due à un champignon qui rend les humains fou dans un 1er temps, avant de les transformer définitivement en créatures difformes et immonde. La quasi totalité de l’aventure se déroulera 20 ans après le 1er jour de contamination, mettant en scène Joël un homme au passé plutôt sombre qui tente tant bien que mal de survivre avec l’aide de Tess, une femme dont on ne saura pas beaucoup de choses au début de l’aventure. Très rapidement, et pour une raison que je vous laisse découvrir vous serez amenés à devoir escorter Ellie, jeune fille de 14 ans avec qui vous aurez l’occasion de nouer beaucoup de liens, le duo Joël Ellie étant indissociable pendant la quasi totalité de l’aventure.
Cette aventure se veut riche, extrêmement bien narrée et crédible tant visuellement que sur le jeu des doubleurs, vraiment convaincants aussi bien en VO qu’en VF d’ailleurs, elle se permettra d’emprunter quelques idées à gauche à droite comme dans l’excellent The Walking Dead de Telltales, ou encore La Route et par conséquent I Am Alive. Prenante, riche en émotion, et très mature, l’histoire met régulièrement en scène des moments très difficiles à vivre pour nos protagonistes, les rendant définitivement plus humains, loin des stéréotypes Badass complètement fade et déshumanisé au possible de certains jeux du genre. Soulignons en revanche quelques défauts de synchronisations vocales relativement agaçants ayant pour effet de faire s’enchaîner des répliques dans le désordre durant un dialogue… Certes si vous vous fiez au sous titres vous n’aurez pas de soucis, mais ça sort un peu de l’immersion que d’entendre une phrase de début de conversation une fois que le dialogue est terminé …

Savoir fuir au bon moment
On contrôle donc Joël dans une vue à la 3ème personne, pour un jeu d’action survie assez classique, la plupart du temps on sera dans des environnements de type arène ( comprenez par là assez vaste mais pas environnement ouvert ) on cherchera des ressources comme des munitions des outils pour crafter kit de soin, bombes améliorer les armes … Qu’il ne faudra pas négliger sous peine de se retrouver à poil très rapidement et de se faire latter sévèrement la tronche. On cherchera à progresser dans les décors parfois à l’aide de mini énigmes utilisant la complémentarité du binôme, parfois en combattant directement des infectés, ou des survivants plutôt hostiles et souvent armés, ou parfois en s’infiltrant, les infectés les plus coriaces étant dépourvu du sens de la vue, le principe sera donc de vous déplacer lentement pour ne pas attirer les clackeurs pouvant vous tuer en un coup si vous n’êtes pas suffisamment équipés. À noter que Joël dispose lui aussi d’une ouïe extrêmement développée lui permettant d’entendre le bruit produit par d’éventuels ennemis aux alentours.
Ces phases d’infiltration m’amènent à ce qui est à mon sens le plus gros défaut du jeu. Si vous êtes allez farfouiller par ci par la sur le web depuis la sortie du jeu, vous voyez probablement là ou je veux en venir. Le comportement de l’IA alliée. En effet, quand vous ne devez pas faire un bruit, votre équipier ( bien souvent Ellie ) ne se privera pas de chanter ou de vous parler et ça à quelques centimètre d’un clackeur… Avouez que c’est moyen niveau immersion, quand l’exigence est que VOUS ne fassiez pas de bruit. Alors certes il vaut mieux ça plutôt que le même comportement qui vous pénalise en cas d’aberration d’Ellie, mais ce sont ces défauts de finition qui à mon sens agacent. Un autre exemple, à un certain moment vous devrez rejoindre une personne un peu maniaque qui décide de poser des pièges explosifs un peu partout. Le principe est simple une corde reliée à un pain d’explosifs qui se fixe entre deux murs, il suffit de se baisser pour passer sous le câble et donc éviter le piège, chose que Joël ne manquera pas de dire à Ellie avant le 1er de ces pièges. Je passe en 1er, Ellie me suit, et une fois que j’ai franchis le piège, je me relève … Et la problème … Ellie se relève aussi alors qu’elle est pile sous le piège. En résulte une explosion qui ne fera pas le moindre dégât à la demoiselle mais la détonation aura pour effet de m’attirer tous les clackeurs, que j’avais justement décidé d’éviter…

Les derniers souffles du monolithe noir
Visuellement pas de doute, et pas de surprise quand on connait Naughty Dog, la production est ce qui se fait de mieux sur PS3, rarement la console aura été à ce point mise à genoux par des développeurs, et on sent bien que si il avait été possible d’en mettre plus, ça n’aurait pas été un problème. On assiste donc à des paysages somptueux quoi que moins dépaysant qu’Uncharted, le jeu se déroulant exclusivement aux USA il propose en effet des décors moins variés que les expéditions aux quatre coins du globe de Drake. Une distance d’affichage impressionnante, et des jeux de couleurs vraiment flatteurs pour nos rétines. Soulignons tout de même que le mode 3D stéréoscopique excellemment maîtrisé d’Uncharted 3 à purement et simplement disparu … Petite déception de ce côté là donc. Et si nous avons mentionné les doublages convaincant un peu plus tôt, n’oublions pas les thèmes musicaux absolument géniaux amenant une ambiance très acoustique, une bande originale qui à coup sûre en marquera plus d’un.

Et après ?
Et après cette aventure qui vous prendra environ quinze heures si vous souhaitez prendre vôtre temps et essayer de fouiller le plus possible les décors pour dénicher des ressources, il vous faudra patienter pour une éventuelle suite. Le mode multijoueur compétitif n’étant qu’une option anecdotique pour ma part, comme dans beaucoup de jeux du genre actuellement. J’avoue de plus ne pas avoir eu le temps de bien l’essayer, car je ne disposait que de peu de temps pour faire cette aventure, avant de rendre la galette à son propriétaire ( Martin si tu me lis encore merci de m’avoir passé ce jeu ). Pour le reste plusieurs mode de difficulté sont au rendez vous, sachant que l’aventure proposera tout de même du challenge en facile. L’histoire étant linéaire, une seule et unique fin vous sera proposée mais nul doute qu’elle aura un impact ( bon ou mauvais ? ) sur vous.
Conclusion : 8,5/10
Une aventure émotionnelle, mature, prenante, belle, tantôt triste, et tantôt prêtant à sourire,mais toujours maîtrisée, crédible, rythmée et vraiment bien jouée, c’est surtout ça le faire valoir de The Last Of Us, le gameplay reste au demeurant assez classique mais toujours bien calibré, reste quelques petits bugs assez énervants par ci par là l’empêchant d’atteindre la perfection ( qui de toute manière est bien trop subjective à mes yeux pour qu’un jeu puisse avoir la note maximale ) mais on chipote et c’est bien normal, car si Naughty Dog en prévoit un deuxième, il saura quoi améliorer pour nous proposer une aventure encore plus folle. D’ici là gardez à l’esprit que The Last Of Us est une expérience incontournable si vous aimez les belles histoires et que vous êtes possesseurs d’une PS3.