Na Na Ni, Na Na Na !
Valkyria Chronicles 4 vous replongera sur le continent Europa en 1935, deux forces contrôles cet immense territoire, l’Alliance d’Europe Orientale mieux connu sous le nom de l’Empire, ainsi que la Fédération Atlantique abrégé dans l’histoire par la Fédération. Ces deux factions utilisent une énergie qui vient à se raréfier, la Ragnite, de l’énergie pure permettant de faire fonctionner tout ce qui est doté d’un moteur. Cette dernière déclenchera un conflit global sur le continent, opposant la Fédération et l’Empire, c’est par ailleurs cette dernière qui commencera les hostilités, prenant une bonne partie du territoire de la Fédération avec une facilité déconcertante. La Fédération Atlantique pas éteinte pour autant décide de mener une opération de contre-attaque nommée « Croix du Nord » contre l’Empire. Vous suivrez cette opération au travers de l’Escouade E, escouade d’élite de la Fédération, commandé par Claude Wallace et accompagné par ses plus proches amis, Kai, Raz, Miles et Riley, qui forme le noyau dur de l’équipe. Bien entendu votre épopée sera ponctuée de mystère, d’intrigue et parfois même d’un brin de romance, car oui la guerre peut être aussi un lieu où les amours naissent.

L’histoire vous sera racontée par le biais du journal de Claude, mettant en avant donc une mise en forme atypique. Tout ce passera par ce journal, cela se matérialisera par bien entendu plusieurs images qui apparaîtront au fil de l’aventure, vous naviguerez ainsi de dialogue en dialogue, page après page pour enfin tomber sur une opération. Si la forme est agréable dans son ensemble nous pouvons regretter certains défauts. Nous sommes dans un tactical-RPG et qui dit RPG dit très souvent très longue phase d’initiation pour comprendre les bases du soft, et Valkyria n’y échappe pas, il faudra attendre d’être à la fin du chapitre 7 de l’histoire pour véritablement commencé à rentrer dans le vif du sujet, avant la fin de ce dernier autant vous prévenir que vous trouverez parfois le temps un peu long, le soft proposant des histoires étirées pour un minimum d’information. De plus il est à noté une certaine longueur due à système particulier de suivi des dialogues, comme vous l’avez compris vous serez nez à nez avec un livre et ce dernier se découvrira page après page, c’est-à-dire que quand une page s’ouvre, ouvrant généralement un chapitre nouveau, vous serez face à une unique bulle de dialogue, que vous devrez ouvrir pour regarder, jusqu’ici tout est normal, cependant une fois ce dernier terminé vous serez renvoyé dans votre livre pour ouvrir le prochain dialogue qui se débloquera. Si cela est pratique pour revoir une partie bien précise, il est plus problématique pour le suivi de l’histoire, ralentissant considérablement la narration et pouvant être redondant.

La mise en scène quant à elle se trouve maîtrisé, effectivement en plus de l’histoire principale avec vos membres récurrents de l’escouade E, vous aurez accès à vingt membres supplémentaires, plus discrets ces derniers ont quand même leur petite histoire à raconter. Vous aurez donc accès en bonus à de courts chapitres, optionnels, racontant pour trois d’entre eux leurs histoires, cela apporte un petit plus non négligeable à la narration. Le tout sera donc proposé par le biais de cinématique en chevauchement entre le théâtre et le nekketsu. Pour la partie théâtrale cela peut s’observer dans un premier dans la disposition des chapitres et l’entrée de cette dernière qui vient apporter une diégèse globale, divisée en acte, eux aussi avec une diégèse d’illustration, offrant donc un focus sur deux, voir trois protagonistes se donnant la réplique, le tout est parfaitement maîtrisé en séparant bien les lieux, les moments, il n’est pas rare de voir une confession dans une chambre, un secret dévoilé dans un lieu de passage, et les zones de vie comme le mess enclin à la festivité. Le côté nekketsu, quant à lui se figure par l’utilisation du stéréotype pour les personnages, qui vient renforcer l’interprétation de l’histoire et du point de vue de chacun, en plus de cela nous y retrouvons toutes les caractéristiques de ce dernier, Claude est entouré de ses amis, il a son petit pouvoir spécial, une détermination à toute épreuve et nous passerons sur les classiques du type. Ce mélange marche et apporte un côté unique à Valkyria Chronicles 4, qui peut rebouter parfois par l’utilisation très forte de stéréotype et à d’autre moment offrir des moments forts en émotion.

Tatatata !
Valkyria vient à jouer sur deux tableaux, le premier est le tour par tour accès action et l’autre et le livre qui vous servira de base de suivi de vos soldats. Les théâtres d’opérations sont des cartes ouvertes ou une mission vous sera donnée, généralement d’aller prendre le drapeau adverse ou de détruire une unité spécifique de l’Empire, ou vous devrez oeuvrer stratégiquement pour réussir votre mission. Pour se faire vous aurez accès à six classes de soldat, tireur d’élite, soldat d’assaut, éclaireur, grenadier ainsi que l’ingénieur et anti-véhicule, chaque classe ayant une utilité propre, à titre d’exemple l’éclaireur est celui qui dispose le plus de mouvement et pouvant donc se déplacer très loin sur la carte tout en ayant une visibilité accrue permettant de repérer vos ennemies, mais ne compter par sur lui pour percer une ligne, il faudra préférer le soldat d’assaut équipé d’une armure plus robuste ainsi qu’une mitrailleuse, mais avec moins de porté de déplacement et visibilité plus faible. Si chaque classe est unique, ces derniers fonctionnent tous de la même manière, à savoir qu’un soldat peut se déplacer en fonction de ses PA (Point d’Action), comme nous l’avons vu certain en possédant plus que d’autre, ainsi que la possibilité de tirer une fois sur une cible, si les PA tombe à zéro votre soldat s’arrêtera sur place, si vous êtes mal placé, il faudra donc rejouer ce personnage pour le placer, mais ce dernier subira un malus de PA et donc ne pourra se déplacer aussi loin qu’au premier tour, libre à vous donc de refaire un tire et de vous planquer. Afin de pouvoir bouger vos soldats vous devrez utiliser un PC (point de commandement) attribué automatiquement à chaque partie, une fois ces derniers épuisés, votre tour se termine, laissant possibilité à votre adversaire de jouer. En plus de l’infanterie, vous aurez accès à trois véhicules, fonctionnant sur le même principe que vos soldats.

Tout n’est malheureusement pas rose sur le champ de bataille, cela est dû à une maniabilité perfectible. Vos personnages ont une zone, invisible, autour d’eux, qui peut parfois bloquer votre progression, cela se matérialise parfaitement dans les crevasses et autres passages restreints, ou parfois vous pensez avoir la place de faire contourner un combattant, mais le jeu bloquera votre progression, obligeant à arrêter l’action avec votre soldat actuel pour changer sur celui qui bloque, faisant dépenser deux PC inutilement. En plus de cela, la visée est parfois non signalée quand elle est bloquée par un élément du décor, vous faisant tirer dans un mur ou autre, alors que vous voyez votre arme clairement au-dessus ou sur le côté d’un mur. La maniabilité des véhicules elle aussi à ses défauts, en effet vous serez parfois perdu dans le contrôle de ces derniers, la faute à un système qui se veut de suivre votre joystick, l’avant vous fera aller vers l’avant, cependant si vous regardez à l’exact opposé il ira en marche arrière. Malgré ces quelques petits désagréments, la totalité est fonctionnelle, et il n’y a pas de défaut majeur qui viendra votre plaisir de jeu.

Le deuxième tableau se trouve dans le mode livre, vous permettant de faire un retour au QG pour monter en niveau vos classes, ainsi qu’armes et véhicules. Car vous gagnerez après chaque combat de l’expérience pour vos soldats et de la doctrine pour vos véhicules et armes. Ces derniers seront à répartir selon votre envie dans les différentes classes, armes et véhicules. A savoir que les véhicules sont régis par système à la manière d’un Tetris, chaque véhicule possède un carré pouvant aller jusqu’à 5×5, dans ce dernier vous pourrez installer les pièces qui vous souhaitez, or aucune ne peut se chevaucher, il faut donc trouver une certaine harmonie parmi les options possibles. En plus de cela, les membres de votre escouade possèdent des traits uniques qui impacteront directement leur style de jeu, certains ne peuvent se retrouver entourés de femme sans une baisse de précision, alors que d’autres vont gagner des bonus en étant au contact des ennemies. Également ils auront des préférences en coéquipier, affectant leurs stats ainsi que les possibilités et si vous insistez pour les sortir ensembles vous pourrez débloquer une histoire unique sur ce trio, vous permettant d’en apprendre un peu plus sur ces derniers, effaçant également un trait négatif à chacun. Sans être une obligation ce petit plus est loin d’être négligeable pendant vos phases de build, apportant en plus d’une profondeur de gameplay, une histoire sympathique sur les motivations, les relations ou encore les situations de votre escouade.

Bruuum !
Plein de charme, ce Valkyria chronicles 4 tire sur le rendu dessin plus que sur le cell-shading, offrant donc un effet plus manga que véritablement jeu vidéo. L’utilisation du moteur d’origine, le CANVAS engine de Sega offrant un style peinture à eau sobre, appliquant également par le biais des onomatopées un aspect vivant agréable à l’oeil. Malheureusement les détails les plus fins sont souvent baveux en particulier sur les textures des vêtements, également à souligner pour la version PlayStation 4 un aliasing désagréable et fortement prononcé par le rendu dessin à certains endroits. Malgré cela l’ensemble s’offre à une touche exquise, qui plus est se voit sublimer par une maîtrise des ressources de ce dernier, donnant le fameux 60 images par seconde en 1080p.
La réalisation sonore n’est pas en reste, elle aussi se voit appliquer un travail soigneux s’accordant avec la narration. Nous retrouvons Hitoshi Sakimoto en toute légèreté dans les moments festifs accompagnant avec de la flûte traversière, tambour et triangle, alors que la famille des cordes s’accordera avec le piano pour la mélancolie, le tout de façon orchestral. Bien que les pistes soient nombreuses et souvent d’une qualité certaine, elles se retrouvent réutiliser bien trop souvent, cela ne vient pas d’un nombre faible de pistes, mais bien la faute à un système de narration trop hachurée qui oblige le retour à zéro parfois d’une musique entendue quelques minutes plus tôt.

Tic-Tac Tic-Tac
Alors oui, ce Valkyria est relativement long à parcourir, il faudra compter une petite cinquentaire d’heure en prenant votre temps afin de terminer l’histoire principale. En plus de cela vous aurez accès à des escarmouches, mission simple sans histoire particulière. Vous pourrez également compter une fois le jeu terminé sur le déblocage de l’infirmerie ainsi qu’un niveau de difficulté « difficile » pour les escarmouches. L’infirmerie vous permettra de débloquer des épisodes bonus ainsi que des améliorations uniques, accordant donc plus de temps a « End game » du jeu. De plus chaque niveau étant noté, vous pourrez également essayé d’aller cherché le A pour décrocher toutes les récompenses liées à ces derniers.
NOTRE NOTE : 90%
Sega signe avec cet épisode, encore, un presque parfait. Ce Tactical-RPG est peut-être l’un des jeux de choix pour se faire une idée du genre. Simple de prise en main, il vous demandera une connaissance accrue pour le maîtriser totalement. D’un point de vue de l’histoire en elle même, nous regretterons le manichéisme omniprésent des vingt premières heures un peu longues sans même connaître son antagoniste, mais une fois cette première partie passée, le soft se lançant réellement il n’est que plaisir et découverte. Le seul véritable point négatif qu’il est possible de reprocher à Valkyria Chronicles 4 est l’utilisation du livre, dévoilant image par image son scénario, obligeant le joueur à revenir constamment sur ce dernier afin de confirmer qu’il veut bien voir le prochain dialogue, coupant le rythme de façon abrupte et désagréable sur la durée. Si l’on retire ce dernier, le soft propose une histoire ou la barrière des « bons » et « mauvais » se montre aussi fine qu’un coup de crayon.