Une ambiance qui vous happe
Dès les premières minutes, Wuchang: Fallen Feathers m’a plongé dans un univers sombre et envoûtant. On incarne Bai Wuchang, une pirate amnésique touchée par l’Ornithropie, une maladie surnaturelle qui fait pousser des plumes sur le corps et transforme les victimes en monstres sanguinaires. Le cadre, une Chine fictive à la fin de la dynastie Ming, est à la fois familier pour les fans de Soulslike et original grâce à ses inspirations historiques. Les villages en ruine, les temples délabrés et les forêts brumeuses dégagent une atmosphère pesante, sublimée par une direction artistique soignée. Les graphismes, testés sur ma PS5, sont magnifiques, avec un éclairage maîtrisé et des détails qui rendent chaque zone vivante. J’ai particulièrement aimé les petits clins d’œil culturels, comme les lanternes rouges ou les statues de divinités anciennes, qui donnent une identité unique au jeu.
Cependant, j’ai trouvé que l’histoire, bien que correcte, reste trop cryptique. Comme dans un Dark Souls, le scénario se dévoile par bribes à travers les descriptions d’objets et les dialogues rares avec les PNJ. J’ai apprécié l’effort d’immersion, mais j’aurais aimé un poil plus de clarté pour me sentir vraiment connecté à la quête de Wuchang. Les personnages secondaires, bien qu’intéressants, manquent parfois de profondeur, et leurs quêtes annexes, souvent du type « va chercher cet objet », ne m’ont pas toujours captivé.

Un gameplay exigeant mais gratifiant
Côté gameplay, Wuchang: Fallen Feathers est un pur Soulslike, et ça se sent dès les premiers combats. Les mécaniques sont classiques : esquives, parades, gestion de l’endurance, et une bonne dose de punition si vous ratez votre timing. Les 25 armes, réparties en cinq catégories (épées, haches, lances, etc.), offrent une variété impressionnante. J’ai passé des heures à jongler entre une hache lourde pour les ennemis lents et une double lame rapide pour les duels nerveux. Les 40 sorts élémentaires, intégrés aux combos, ajoutent une touche de spectacle, surtout quand vous enchaînez un sort de feu avec un coup critique.
L’arbre de compétences est un des points forts du jeu. Chaque point d’expérience gagné peut être converti en points de compétences, que vous dépensez dans un arbre gigantesque pour débloquer des améliorations (stats, sorts, passifs, etc.). Ce que j’ai adoré, c’est la possibilité de réinitialiser son build à tout moment sans pénalité. Ça encourage à expérimenter, et j’ai souvent changé de style de jeu pour m’adapter aux boss. Par exemple, face à un boss rapide du deuxième acte, j’ai opté pour un build axé sur la parade et les contre-attaques, ce qui m’a sauvé la mise.
Mais tout n’est pas parfait. La caméra, comme dans certains titres de FromSoftware, m’a parfois joué des tours. Combattre près d’un mur ou dans un espace confiné peut devenir frustrant, car elle se coince ou obscurcit la vue. De plus, les animations sont parfois rigides : impossible d’interrompre une action comme boire une potion, ce qui m’a coûté cher face à certains boss agressifs. Ces derniers, d’ailleurs, sont un vrai défi. Si les premiers servent de tutoriel, les boss du milieu et de la fin du jeu sont impitoyables, avec des patterns complexes et des fenêtres d’attaque minuscules. J’ai ragé plus d’une fois, mais la satisfaction de les vaincre était immense.

Une mécanique originale : la Folie et l’Inner Demon
Le jeu introduit deux mécaniques qui le distinguent un peu des Soulslike classiques : le système de Folie et l’Inner Demon. La Folie augmente à chaque mort, boostant votre puissance d’attaque mais aussi les dégâts que vous subissez. C’est un concept intéressant, qui peut aider à passer un boss en apprenant ses patterns, mais j’ai trouvé ça à double tranchant. Une erreur sous l’effet de la Folie, et vous êtes pulvérisé. J’ai parfois eu l’impression que cette mécanique punissait plus qu’elle ne récompensait.
L’Inner Demon, lui, est une entité qui apparaît aléatoirement en combat, attaquant tout ce qui bouge, y compris vous. Sur le papier, ça ajoute du chaos et de la tension, mais en pratique, je l’ai trouvé frustrant. Les bonus en cas de victoire (réduction de la Folie) sont trop faibles pour justifier le stress qu’il génère. J’espère que Leenzee peaufinera cette idée dans une mise à jour.

Level design et durée de vie
Le level design est un des gros points forts du jeu. Les zones sont labyrinthiques, interconnectées, avec des raccourcis à débloquer qui rappellent Dark Souls. Explorer chaque recoin est gratifiant, car on y trouve des objets, des PNJ ou des secrets qui enrichissent l’expérience. Cela dit, le début du jeu m’a semblé un peu maladroit, avec des zones qui manquent d’originalité (une grotte un peu trop générique, par exemple). Heureusement, la qualité s’améliore au fil de l’aventure, et les biomes plus avancés, comme les montagnes enneigées ou les temples maudits, sont un régal à explorer.
Côté durée de vie, comptez entre 40 et 50 heures pour boucler l’histoire principale, selon votre niveau d’exploration. Les quêtes secondaires et les trois fins possibles ajoutent une bonne rejouabilité. J’ai fini le jeu une fois et je suis déjà tenté de relancer une partie pour tester un autre build et voir une fin différente.
Technique : un bilan mitigé
Sur PS5, le jeu est techniquement solide, avec un framerate stable à 60 fps en mode performance. Les graphismes sont superbes, et je n’ai rencontré aucun bug majeur. Cependant, j’ai entendu des retours mitigés sur la version PC, avec des problèmes de performance signalés par certains joueurs. Sur PS5 Pro, le mode équilibré (40 fps) semble être un bon compromis, mais des soucis de tearing ont été mentionnés. Leenzee semble déjà travailler sur des correctifs, ce qui est rassurant.
Points forts :
- Ambiance dark fantasy et direction artistique soignée
- Gameplay nerveux et build flexible
- Level design labyrinthique et gratifiant
- Durée de vie généreuse
Points faibles :
- Caméra parfois problématique
- Mécanique de l’Inner Demon frustrante
- Narration trop cryptique
- Quelques maladresses dans le level design initial
Conclusion : 8/10
Wuchang: Fallen Feathers est une belle surprise dans le genre Soulslike. Il ne révolutionne pas la formule, mais il la maîtrise avec brio, offrant un gameplay exigeant, un univers captivant et un level design qui récompense l’exploration. Les mécaniques comme la Folie et l’Inner Demon apportent une touche d’originalité, même si elles demandent à être affinées. Quelques frustrations (caméra capricieuse, animations rigides) empêchent le jeu d’atteindre le niveau d’un Elden Ring, mais pour un premier gros projet, Leenzee Games signe un titre impressionnant.












