Test de Dead Space

L'éditeur/développeur Electronic Arts a décidé d'explorer le genre survival horror dans une nouvelle franchise. Dead Space est né dans l'optique de faire de l'ombre à la série Resident Evil de Capcom. La PlayStation 3 accueille donc les aventures spaciales d'un cosmonaute perdu dans un vaisseau hostile. Reste à savoir si EA a réussi à nous faire peur avec ce jeu...

Dans l'espace, personne ne viendra vous sauver

Le vaisseau spatial USG Ishimura a cessé d'émettre suite à la découverte d'un étrange vestige sur une planète éloignée du système solaire. Une équipe de quelques personnes est envoyée sur place afin de rétablir les communications. Isaac Clarke, ingénieur de métier, se prépare à réparer les transmissions mais aussi à vivre la pire expérience de sa vie... En effet, il ne tarde pas à découvrir quelle est la cause du silence de l'USG Ishimura. Dead Space est un survival horror. Pour ceux qui ne connaîtraient pas ce genre, je vais vous l'expliquer. C'est simple : on doit survivre à un environnement hostile qui fout les pétoches... Ici, nous sommes Isaac qui est perdu dans un vaisseau spatial. Ce ne serait pas trop grave si les seules créatures rencontrées étaient dociles. Notre cosmonaute se promène à travers les différents endroits de l'USG Ishimura avec une vue à la troisième personne, sauce Resident Evil (la copie est presque conforme mais en mieux). On dirige notre personnage avec le stick analogique gauche tandis que le droit sert à regarder aux alentours. Isaac peut courir quand le besoin s'en fait sentir pour échapper à un ennemi par exemple. Il peut même se défendre en donnant des coups de poings ou des coups de pieds. Ces techniques permettent d'éloigner les adversaires pendant quelques secondes, mais sont difficiles à réaliser correctement. Contre les monstres, il est préférable d'utiliser une arme plutôt que ses mains. Dead Space propose un arsenal plutôt original comme le cutter-plasma, le trancheur, l'arme d'assaut, le découpeur, etc. En fait, on se croit au rayon boucherie dans le style d'instruments utilisés contre ses adversaires. Dans Resident Evil, pour se débarrasser d'un coup de certains zombies, il fallait leur tirer dans la tête. Dans Dead Space, il faut démembrer les créatures assaillantes pour les voir mourir. Un tir bien placé et hop, un bras en moins. Un autre tir et c'est l'autre bras qui part dans une gerbe de sang.

Une petite confiture sanguinolante pour le petit déjeuner

Le bijou d'Electronic Arts ne fait pas dans la dentelle, ou alors cette dernière est tachée de sang... Il faut savoir que le jeu est gore et que certains passages sont dignes des plus grands films d'horreur. La mention "interdit aux moins de 18 ans" n'est pas usurpée. Comme nous sommes dans l'espace, certaines actions se dérouleront à l'extérieur du vaisseau. Isaac pourra se promener tranquillement sur la coque de l'USG Ishimura et admirer les planètes avoisinantes. Par contre, il faudra faire attention car le scaphandre de notre ami ne possède que quelques secondes d'oxygène. Les sas de dépression devront être atteints à temps, sinon c'est l'asphixie. Je dois dire que ces moments sont éprouvants et vite stressants quand on manque d'air. Heureusement que l'on pourra acheter des réserves d'oxygène dans les stocks du vaisseau. Bien sûr, avec quelques crédits, il est aussi possible de se fournir en munitions, en armes et autres objets utiles. D'ailleurs, on pourra améliorer ses outils de découpage de membres ou bien sa combinaison spatiale grâce à certaines boîtes spéciales. Isaac dispose de plusieurs pouvoirs pour résoudre les énigmes qui l'entourent. Il peut utiliser les sphères de stase pour suspendre un espace-temps défini. Cela se traduit par un ralentissement des mécanismes pendant un laps de temps de quelques secondes. Très pratique pour réparer les équipements fous de l'Ishimura. Attention tout de même, car la stase consomme de l'énergie. Pour la recharger, un tour à la pompe à stase et c'est gagné. La télékinésie peut déplacer certains objets pour ouvrir des portes ou encore projeter des membres découpés sur ses ennemis (ça, j'adore...). La résolution des énigmes n'est pas très compliquée, car il suffit de jongler avec les différentes caractéristiques d'ISaac pour s'en sortir. Grande nouveauté de Dead Space, l'absence de HUD (Head-Up Display : affichage tête haute dans la langue de Molière). La barre de vie est intégrée à la colonne vertébrale des combinaisons d'Isaac ainsi que celle de stase. Les munitions sont indiquées par un écran holographique sur chaque arme. J'ai trouvé l'idée bonne et l'immersion encore plus grande. Le tout est parfaitement visible quelle que soit la situation à laquelle notre héros est confronté. Pour résumer, nous sommes en présence d'un chef-d'oeuvre gore et glauque. Voire même sadique quand il s'agit de découper les membres de ses ennemis...

"Démembrez tactiquement les monstres nécromorph"

Je dois dire que les graphismes de Dead Space sont très réussis. Les textures sont fines et malgré le fait que l'aventure se déroule dans le même vaisseau, les développeurs ont pu créer une multitude d'environnements différentS. On peut presque sentir la froideur de la tôle et l'immensité de l'espace. Nos yeux sont scotchés devant un tel travail qui figure, à mon avis, parmis les plus beaux sur ce support. On peut seulement regretter la présence d'aliasing, mais la perfection n'existe pas... L'animation est sans faille et aucune chute de framerate ne se fait sentir. Les protagonistes bougent de façon réaliste, tout comme les créatures peuplant l'USG Ishimura. Le travail le plus remarquable des développeurs concerne les effets de lumière. Ils sont impressionnants. C'est simple, en regardant les images, on peut voir qu'il y en a partout. La lumière artificielle des pièces est bluffante, tout comme les paysages d'extérieur. La maniabilité est bonne, Isaac répond au doigt et à l'oeil. Contrairement aux Resident Evil, il est possible de se déplacer tout en visant ses ennemis. Ce qui est fort appréciable, car les monstres sont plutôt agiles et rapides. Il ne faut pas longtemps pour apprivoiser les différentes possibilités de notre héros. Il n'y a pas de problèmes de caméra, c'est donc que du bonheur ces balades dans l'espaces... L'ambiance sonore est particulièrement effrayante. Jouer à Dead Space tard le soir peut provoquer quelques frayeurs. Montez le volume à fond si vous n'êtes pas cardiaque ou si vous l'osez. Les bruitages sont efficaces et nombreux. Le rendu sonore est irréprochable, ce qui donne une immersion totale dans cet univers glauque. Les musiques symphoniques sont composées avec brio et collent bien à l'action. Les doublages en français sont excellents et le jeu des acteurs convainquant. La durée de vie est située dans la moyenne avec une aventure bouclée en une douzaine d'heures. La difficulté est progressive et très bien dosée. Un système peut être activé en pressant une simple touche si on se perd. Cela est très pratique pour ceux ou celles qui n'ont pas le sens de l'orientation.

Conclusion : 18/20

Dead Space est un excellent survival horror sur PlayStation 3. Electronic Arts a placé la barre très haute avec cette nouvelle franchise. La réalisation est parfaite (ou presque) et le gameplay simple mais efficace. L'ambiance et très glauque et violente. En progressant dans les couloirs sombres de l'USG Ishimura, je peux vous dire qu'on n'est pas tranquille. L'espace est exploité à merveille et les passages à l'extérieur mettent bien la pression. Pour moi, un des meilleurs jeux dans sa catégorie. Un achat indispensable pour tous ceux qui aiment avoir peur.

PS : Dead Space jouit d'une importante collection d'armes et de combinaisons à acheter sur le PlayStation 3. De plus, le film manga Dead Space Downfall est en vente en DVD ou Blu-Ray. Il raconte l'histoire antérieure au jeu vidéo et la vérité sur les monstres nécromorph.

Par JAC666, le 8 décembre 2008.