Test de Farming Simulator 2011

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Prenez le TER direction nulle part

Ah ! la campagne, les fermes authentiquement rustiques, les cigales, la reposante solitude de prés inhabités et le calme serein d’étendues de vert, de maïs ou de fruits bientôt alcoolisés. Et surtout nos amis agriculteurs, qui nous nourrissent – et ce n’est pas rien – et dont on profitera de l’esprit, parfois très rabelaisien, pour encore un ou deux épisodes en ce début de mois de septembre, prostrés-avachis devant cette émission rien moins que cultissime : « la moule est dans le … » pardon, elle était facile (je me repentirais), « l’amour est dans le pré ». Du fromage qui pue, de futurs kebab sauce samurai et des côtes de bœuf sur pattes, un programme alléchant, mais à distance, je veux dire médiatement la télévision ou votre ordinateur, si vous n’avez pas l’habitude des bottes, des saillies et de la boue (ça s’acquiert néanmoins). Pour ceux qui ne pratiquent les champs que par procuration à 13h, avec le journal de Pernaut l’éternel, criez votre bonheur, voici venu le test de la nouvelle (la 2e en pratique) itération de Farming Simulator, qui pour le coup change de développeur. Et c’est bibi qui s’y colle.


La préhistoire

On ne nous promet ni excès de vitesse ou poursuite avec la police, ni free fight stylisé et surtout pas de promouvoir le stupre et l’hémoglobine. Ça vous semble curieux ? Ça l’est ! Cependant, la ferme, dans le monde du jeu vidéo, c’est aussi une histoire. Près de nous, Farming Simulator 2009 se rappellera à nos souvenirs nostalgiques. Ou pas. Perso ce sera non, l’engin étant ou sorti de ma mémoire (assurément sélective) sinon impardonnablement absent de mes lectures d’alors (mais où étais-je, god damn bad motherfucker?). Il n’arrive pas de nulle part et peut-être pourrait-on signaler, comme ça au passage, quelques SimFarm, American Farmer ou Family Farm pour nos PC, un Farm Frenzy sur DS et un Farmyard Party sur Wii, sans vouloir être exhaustif.  Farmville, sur Facebook, dernier rejeton jeté à la foule en manque de lisier, aura aussi été (et l’est sans doute encore) de la partie. Néanmoins, je me veux rassurant, les dizaines de demandes envoyées sur mon mur pour aller cueillir des poireaux, en tout bien tout honneur, resteront sans réponse. Ces jeux de l’ombre sont sans doute le terreau dans lequel les développeurs de Giants Software se sont non-inspirés, quoique cela puisse vouloir dire. Notez, la ferme c’est bien urbain et sur un 27″ ça envoie du soja. Quant à l’encyclopédie universelle du tracteur illustré, pour l’instant on n’a pas de nouvelle. En aura-t-on jamais … ?


MechFarmer

Premier lancement et voilà que je m’enfonce dans les méandres de la configuration des commandes, histoire de mettre un pied dans l’eau et vérifier que la température est acceptable. Entre quelques anecdotiques activation de phares ou monter dans le véhicule (dont on ne pourrait se passer) ou avec de plus aguicheuses effrayer l’animal (?!) ou klaxonner – comme pris dans les bouchons de l’A86 un vendredi soir de fin juillet à hauteur de Créteil -, on trouve, et c’est sans doute l’essence du jeu, le choix de la vitesse de votre machine (entre 3 et 5 km/h au taquet ??) comme de multiples façons de manipuler votre bras vengeur. Impénitent que je suis, j’ai donc lancé le mode campagne en me pénétrant de l’idée que j’apprendrais sur le tas, en bon gamer des familles. Je me suis retrouvé sans sommation avec une ferme sur les bras, des informations très parcellaire sinon complètement obscures, et la démotivation a fini par me gagner. Heureusement, le bénéfice n’est pas nul puisqu’avec cette première approche j’en apprends un peu sur les activités champêtre du jeu - et il y en aura d’autres, assurément : ravitailler en essence, remplir les pulvérisateurs, engager des ouvriers, taper des pointes à 21 km/h sur la route du soleil avec sa moissonneuse et … l’impossibilité de rentrer chez soi pour la rediffusion de Master Chef. La vie est cruelle.


Inutile donc … indispensable ?

Les gars de Giants Software sont grands (c’est écrit dans leur nom de scène) et ont pensé, allez savoir pour quelle nébuleuse raison, au quidam moyen, adepte du Club Med ou tout autre forfanterie organisée, en incluant un mode, ou disons une quête secondaire qui passionnera peut-être un ou deux d’entre vous : le tourisme. A vous les plages, les châteaux perchés, une vue sur la mer agrémentée de deux canons style XVIIIe, un télésiège pour gravir la montagne (la colline) et profiter d’une perspective imprenable sur vos étendues agraires, un moulin mystérieusement abandonné – et, non, vous n’aurez pas à chercher pourquoi – ainsi qu’un labyrinthe en buissons, mais pas forcément du plus bel effet. Je crois vous en avoir fait la liste la plus exhaustive que j’aie pu. On saluera l’effort même si, à y bien regarder, ce bonus se révélasse d’une parfaite superfluité (oui, ce mot existe !!). D’ailleurs, en pratique ça ne vous avancera à rien. J’insiste, à rien !!


Montez sur votre fier destrier

On commence le jeu en s’occupant de ses champs. Évidemment, ça ne se fera pas par l’opération de saint Isidore le Laboureur et vous devrez faire preuve de discipline, oui, et d’organisation aussi et surtout. Pas question de faire les opérations dans le désordre. Première étape, le labourage. Pour mener à bien cette quête actuelle-fantastique (oui, je me la joue un peu farming-rpg), il faudra vous équiper d’une charrue, à coupler à votre tracteur. Votre champ, blond comme les blés (non-jeu de mots), va se griser au passage de votre engin de mort pour vous indiquer les terres pas encore ameublies. Attention, si vous allez trop vite, deux plaies vous tomberont sur le bout du museau : une partie du champ sera ignoré (vous pourrez évidemment y revenir) et l’équipement pourrait se désolidariser. Le rattacher est une réelle épreuve. A ce niveau du jeu, je regrettais l’absence d’un régulateur de vitesse. Et, joie suprême (et authentique), je l’ai découvert plus tard. Trois positions, trois vitesses qui ont changé ma vie de péon et celle de mon stakhanoviste voisin. Oh que oui. Avant ce pain béni même peut-être des dieux de l’empyrée, la gestion de l’allure avait un côté vraiment fastidieux et presque insupportable. Vous allez malgré tout faire des allers-retours et … encore des allers-retours.


Engross … ensemencer

Pareillement, il vous faudra inséminer, pulvériser et moissonner avec les outils adéquates : machine à ensemencement, pulverisateur, moissonneuse-batteuse. Limpide. Cinq types de culture sont disponibles : blé, orge, colza, maïs et herbe (mais ni sativa ni indica). Pour une récolte prochaine un peu boostée, vous pouvez répandre de cet engrais que vos vaches, qu’il faudra acheter, peuvent notamment produire. Une fois votre production arrivée à maturité, enfourchez la moissonneuse pour récolter le tout. Le réservoir plein, on verse les fruits de son ardent labeur dans une remorque, qui, à son tour, sera déchargée dans un des trois spots de la map, unique, du jeu. J’ai bien pris note que, parfois, les machines avaient une tendance à dévier légèrement de la trajectoire. Mais là rien de bien grave. Il vous faudra aussi jeter un œil de temps en temps sur la jauge d’essence ou l’indicateur du réservoir à céréales. De l’organisation moussaillon ! Mais voilà vos vœux exaucés, pour une somme modique, un ouvrier s’occupera séance tenante de certaines tâches répétitives : stopper le tracteur, relever l’appareil, faire demi-tour, baisser l’appareil, repartir et, un peu plus loin, recommencer. Pour l’entierté d’un champ, bugs inclus. Il sera ainsi possible de gérer un nombre de machines conséquent. Personnellement j’ai réussi à mettre en branle une petite équipe de 6 tacos et 2 moissonneuses relativement bien synchronisées. Cependant, en mode benne ou pulvérisateur, le pilote automatique (mais jamais gratis) est mystérieusement, et scandaleusement, absent. Il va falloir jongler.


Oui c’est bien mais quand même

Le rêve américain n’était pas loin mais de nombreux défauts entachent cette production qu’on sent très motivée par le désir de partager une passion sans borne pour les ensileuses et les presses à balles. D’abord, mais en même temps c’est le principe, ça tourne en peu en rond. Des champs, des champs, encore et encore des champs. Peu de place pour autre chose. On aurait apprécié un peu plus de gestion. Quoiqu’en même temps, le défi est relativement élevé. Et ce notamment en raison d’un manque flagrant de signalisation pour les non-érudits en matière de Deutz 7545 RTS et autres dénominations ésotériques. Il faudra s’habituer. Alors oui il y a un très dérangeant effet de clipping, une physique qui confine au paranormal (il n’y a qu’à voir certaines scènes – vécues – de rodéo « tracteur sur BMW ») et une option carrière fromagère discutable, mais ce jeu a une âme. Et les gars de chez Giants Software ne la braderont sans doute pas. Je précise aussi qu’il m’aura fallu recommencer plus de huit fois avant de trouver une combinaison adéquate de machines et d’équipements au terme de plus de 14 heures de jeu intensives où ma santé mentale aura été mise en péril pour vous livrer la toute dernière touche de mes aventures campagnardes.

On achète ou pas ?

6/10 livré comme ça.
7.5/10 couplé à la production, que j’ai juste entraperçue, d’une communauté qui a l’air très active et vouée au culte de la culture motorisée.

Ne vous y trompez pas, ce jeu est une drogue. Je vous préviens. Soyez prudent en posant vos mains dessus, votre vie (notamment sentimentale) ne sera plus jamais la même. L’univers sera renversé et les perspectives tautologiques du sens de l’existence enfin révélées. Le Christ cosmique est sur le point de se réaliser au travers d’une épiphanie de colza et l’immortalité augmentée de banquets de maïs à portée de bras. A moins que je délire …


Par Seraphinmagik

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