The Bureau : XCOM Declassified

Si The Bureau ne rivalise pas avec la longue et difficile histoire de Duke Nukem Forever, on peut tout de même dire que le titre de 2K Marin a vécu avant de débarquer dans nos rayons. En effet, avant d’être un TPS tactique, celui-ci était un FPS dans l’univers d’XCOM. Vidéo à l’appui, le studio avait déjà planté le décors en 2010 avant de littéralement laisser tomber son projet dans l’oubli. Deux ans après son annonce, The Bureau sorti du tiroir sous une nouvelle forme : celle qui nous intéresse aujourd’hui. Test d’un TPS qui, derrière un univers soigné et un gameplay plutôt sympathique, peine à totalement convaincre.

2K Marin, le père de ce spin-off de la série XCOM, est un studio un peu particulier. La filliale de Take Two est composée de deux studios ayant été, à un moment ou à un autre, rattaché à Irrational Games (Bioshock). Le premier se situe en Californie à Novato tandis que le second est quelques kilomètres plus loin à Canberra… en Australie. Cette fine équipe nous a offert le deuxième épisode de la série Bioshock en 2010 et a contribué au développement du dernier volet, Infinite. C’est d’ailleurs en 2010 que le studio avait annoncé la venue d’un FPS XCOM. Un choix discuté, notamment par le créateur de la série. Porté disparu pendant un moment, le titre fini par réapparaître en 2013, mais sous une nouvelle forme : le FPS a laissé sa place à un TPS tactique. Voyons ensemble ce que vaut ce spin-off.

Les origines

The Bureau nous plonge dans les années 60. Alors que la guerre froide bat son plein, les Etats-Unis se protègent contre toute invasion… communiste en créant un service spécial, « le bureau ». Malheureusement pour eux, l’invasion ne vient finalement pas du sol, mais du ciel.  Les extraterrestres envahissent la Terre. Alors que tout va mal, un ancien agent de la CIA nommé William Carter est appelé à prendre les armes afin de repousser la menace alien avec l’aide du bureau XCOM.

Vous l’aurez compris, The Bureau est une sorte de pré quelle de la série XCOM. Le titre s’attache à nous faire vivre les premiers pas de l’organisation. Scénaristiquement, le tout tient la route sans jamais réellement étonner. Classique et sans surprise, le scénario de XCOM Declassified se montre souvent inutilement bavard et régulièrement cliché. En parlant de bavardage, nos réponses peuvent être diverses : un peu à la Mass Effect , on dispose d’une roue de dialogue. Si son intérêt et la portée de la chose est relativement limité, on apprécie néanmoins le geste. N’allez pas croire que The Bureau ne possède que des mauvais points en ce qui concerne le background, le jeu propose au contraire un univers réellement soigné. C’est très probablement « le » point fort de ce TPS. On est littéralement plongé dans les années 60 : entre les costumes trois pièces, l’arsenal de nos agents et l’architecture des bâtiments, autant dire que l’ambiance est réussie.

Du STR au TPS tactique

Pour rappel, XCOM est une série qui s’est toujours joué au tour par tour. Aujourd’hui, 2K Marin bouleverse la licence en empruntant un chemin encore inconnu de la série. Il quitte le tranquille sentier des STR pour rejoindre celui des TPS. Difficile de ne pas comparer une nouvelle fois le jeu à Mass Effect tant le gameplay semble s’inspirer du titre de Bioware. Notre personnage peut, à la manière de Shepard, donner des ordres à son équipe : placement, attaque, défense, soutient, les options ne manquent pas. Stratège et guerrier, il nous faut à la fois placer nos agents et soutenir les attaques. Assez bien pensé, le système d’escouade ralentit le jeu une fois activé, on peut alors réfléchir à une stratégie et déplacer nos hommes tranquillement (enfin, le temps passe quand même, il faut donc faire un minimum attention !). Sachez qu’il est primordial de bien guider les agents car si ils sont capables de s’auto-gérer, force est de constater qu’ils ne sont pas particulièrement brillants lorsqu’il s’agit d’être efficace. Pour tout dire, on pourrait même se demander si William Carter n’est pas « la » baby-sitter de l’organisation. Comme dans le dernier XCOM, si l’un de nos équipier meurt, il meurt définitivement. Pas vraiment pratique lorsque l’on gère une organisation composé à 90% de suicidaires… On ne perd pas seulement la vie d’un homme, mais aussi son savoir. En effet, au fur et à mesure que l’on progresse dans le jeu, nos agents gagnent de l’expérience et évoluent : on débloque ainsi de nouvelles compétences. Chaque personnage possède une classe spécifique : il y a l’éclaireur, l’assaut, l’ingénieur et le soutiens. En dehors des missions, Carter retrouve le bureau. Il peut depuis là-bas personnaliser son équipe, améliorer ses compétences ou encore choisir sa prochaine destination. Niveau durée de vie, comptez une dizaine d’heures pour conclure l’aventure.

XCOM Light ?

XCOM Declassified n’est clairement pas aussi complet que son prédécesseur. Il faut dire que le titre ne joue pas dans la même cour, ici tout est simple contrairement au jeu initial où il est question de faire des recherches, de produire des armes etc. Prenons un exemple tout simple : si dans le précédent XCOM il était question de faire des recherches pour pouvoir s’équiper de nouvelles armes, dans The Bureau il suffit de trouver les armes sur le terrain pour les acquérir. De même pour la gestion des blessures une fois de retour dans la base, inutile désormais de s’inquiéter de l’état de santé des agents car le choix est tout ce qu’il y a de plus manichéen : soit l’agent revient vivant, soit il revient mort. C’est moins subtil qu’auparavant, c’est sûr.

Techniquement, le titre se montre satisfaisant, notamment sur le plan artistique. Les décors comme les personnages transpirent les années 60. La restitution et la patte graphique suffisent à donner au jeu un certain cachet. On regrette par contre que l’ensemble sonne un peu vieillot et simpliste, la faute à un moteur graphique pas particulièrement brillant et à un level-design peu inspiré. Côté son, c’est plus que correct. Le doublage comme les bruitages sont de bonne facture. Musicalement, c’est plus contrasté : il y a du bon comme du mauvais.

Conclusion : 6.5/10

Pour faire simple, The Bureau est la rencontre entre XCOM : Enemy Unknow et Mass Effect. Hybride, le gameplay mélange avec aisance action à la troisième personne et stratégie. Le résultat s’avère assez amusant malgré une I.A en mousse. Pas indigeste, ce TPS tactique brille surtout par son ambiance soignée et son univers atypique. Dommage que la finition du titre laisse autant à désirer et que le contenu ne soit pas plus conséquent. En résumé, si vous aimez les TPS tactique sans prise de tête et les costumes trois pièces, ce XCOM « light » a une chance de vous plaire.

Par Pierre Larvol